Vainqueur en quarts aller (2-1), Manchester City peut rêver de retrouver enfin le dernier carré : le géant anglais espère forcer la porte des demi-finales de Ligue des champions ce soir face au Dortmund du colosse Erling Haaland, qui joue une partie de son avenir. Après trois échecs consécutifs en quarts de finale, l'équipe de Pep Guardiola aimerait bien conjurer ses vieux démons et se rapprocher du Graal, un sacre européen pour lequel ses propriétaires émiratis ont lourdement investi. Mais sur sa route se dresse Haaland : un gamin de seulement 20 ans, convoité par toute l'Europe, auteur de déjà dix buts dans cette C1 et capable de jouer un mauvais tour au club où a évolué son père Alf-Inge (2000-2003). Le poker menteur bat déjà son plein autour de l'avenir de l'attaquant norvégien, entre la position très ferme du Borussia Dortmund, d'un côté, et de l'autre la tournée de son clan en Espagne et en Angleterre pour lui trouver un éventuel point de chute cet été. «Je peux confirmer que je suis allé à Dortmund pour discuter. Michael Zorc (directeur sportif du BVB) nous a dit clairement que le BVB ne voulait pas vendre Erling Haaland cet été», a ainsi raconté son agent Mino Raiola, sur le site allemand Sport1, lundi. «Je respecte cette opinion, ce qui ne veut pas dire automatiquement que je la partage», a cependant rajouté le très puissant agent, assurant toutefois qu'il n'y avait «pas de guerre entre nous et le BVB, absolument pas». Quelques jours plus tôt, pourtant, avec Alf-Inge Haaland, ils étaient allés prêter une oreille attentives aux discours des clubs favoris pour recruter la pépite de 20 ans: le Real et Barcelone en Espagne, Chelsea, Liverpool et... Manchester City en Angleterre. Muet depuis 6 matchs Programmée quelques jours avant le match aller, cette visite et son timing avaient fait beaucoup jaser. Le fait que Haaland ait été muet depuis en 6 matchs, que ce soit avec la Norvège ou Dortmund, malgré 2 passes décisives, dont celle du but de Marco Reus à Manchester la semaine dernière, n'aide pas non plus à alléger l'atmosphère autour du joueur. Et ce, d'autant moins que la place du club de la Ruhr en Ligue des champions la saison prochaine est plus que menacée : le BVB pointe à la 5e place en Bundesliga, à sept longueurs de la quatrième et dernière place qualificative pour la C1. Sans le prestige et les millions d'euros de la principale compétition européenne, Haaland, mais peut-être bien aussi Jadon Sancho ou d'autres, pourraient plus facilement être tentés de céder aux sirènes étrangères. Retrouver le chemin des filets mercredi permettrait au moins à Erling Haaland de recentrer le débat sur le terrain tout en contribuant un peu plus à son aura. Il sera d'ailleurs le principal danger pour City qui avait plutôt bien réussi à le museler à l'aller. City rêve de quadruplé Reste que la pression sera très forte pour les Anglais, dominateurs lors de la première manche mais sans faire le trou. Habitués aux désillusions à répétition sous Pep Guardiola - éliminations en huitième en 2016-2017 et en quart ces trois dernières années - les Citizens semblaient pourtant largement favori dans cette confrontation, voire pour la victoire finale. Auteurs cette saison d'une série de 28 succès consécutifs, un record pour un club anglais, et avec un troisième titre de champion d'Angleterre en quatre ans qui semble presque acquis, les Sky Blues entrent dans le «money time» de leur saison. Après Dortmund, ils joueront une demi-finale de Coupe d'Angleterre contre Chelsea et dans une dizaine de jours la finale de la Coupe de la Ligue contre Tottenham. Dans cet espace de temps, leur rêve de quadruplé historique peut aussi bien s'évanouir que prendre davantage corps. Pour mettre toutes les chances de son côté, Guadiola n'a pas hésité à aligner une équipe B contre Leeds ce week-end, avec une défaite surprise (2-1), sans conséquence au classement. Mais en laissant Ruben Dias, Ilkay Gündogan, Kevin De Bruyne, Riyad Mahrez ou Phil Foden au repos, le message est clair : cette fois, City mise gros sur l'Europe !