La Bundesliga et l'Europe viennent d'assister, en un an, à l'éclosion d'un géant : Erling Haaland, qui affronte Manchester City avec Dortmund ce soir, a tout pour devenir la superstar du football des années 2020, après le crépuscule prévisible de Messi et Ronaldo. A 20 ans, ce Norvégien né à Leeds - son père Alf Inge Haaland, international, a joué à Nottingham Forest et Manchester City - n'en finit plus d'accumuler les records. Avec le club autrichien de Salzbourg, à l'automne 2019, il est d'abord devenu le premier joueur de moins de 20 ans à marquer au moins un but lors de ses cinq premiers matchs de Ligue des champions. Pour sa première phase de poule, il a marqué 8 fois, dont un triplé contre Genk, qui a fait de lui le troisième plus jeune joueur à réussir cet exploit en C1, après les légendes Raul et Wayne Rooney. Trop doué pour rester dans la ville de Mozart, l'enfant-prodige est transféré dès janvier 2020 à Dortmund. Où il devient un phénomène en 15 jours, avec... sept réalisations pour ses trois premiers matchs ! Il est aussi le plus jeune joueur à avoir marqué 20 fois en Ligue des champions, et ce, en 14 matchs seulement (Ronaldo avait atteint les 20 buts après 56 matchs, Messi après 40). «Van Basten et LeBron James» Cette saison, il a aussi été le premier joueur de l'histoire à marquer quatre doublés consécutifs dans la compétition reine. Manchester City va devoir faire attention, la série est en cours... Et pour faire bonne mesure, il est toujours avant ces quarts de finale en tête du classement des buteurs avec dix buts inscrits en... six matchs, puisqu'il a manqué deux rencontres de phase de poule. «L'émergence de l'immense talent de l'immense Haaland peut faire peur, avec ses airs d'un Van Basten qui aurait avalé LeBron James au petit déjeuner», avait commenté l'an dernier le quotidien français l'Equipe, après un doublé de Haaland en 8e de finale aller contre le Paris SG. Ce colosse (1,94 m) au visage taillé à la serpe, qui enserre sa chevelure blonde d'un fin bandeau noir, impressionne par sa puissance physique hors du commun, sa technique en mouvement et sa vitesse supersonique (le diffuseur Sky assure l'avoir chronométré un jour en 6,64 sec aux 60 mètres, à 3/10e du record du monde, mais avec tout de même un départ lancé!). Son langage corporel de guerrier et son influence sur l'équipe vont, en outre, faire de lui un leader naturel sur le terrain, où qu'il aille après Dortmund. «J'aime le foot anglais» Car son avenir dans la Ruhr est pour le moins incertain. En contrat jusqu'en 2024, il est déjà courtisé par les plus grosses écuries du continent, prêtes à sortir le chéquier pour ne pas le laisser filer à la concurrence. Et si le Borussia, actuel cinquième de la Bundesliga, échoue comme c'est désormais probable à se qualifier pour la Ligue des champions, personne n'imagine Haaland rester une saison sans briller en Europe. Pour l'heure, le Real Madrid semble tenir la corde (le père d'Erling a rencontré les dirigeants la semaine dernière), mais le jeune Erling n'a jamais caché son attrait pour la Premier League. «Toute ma vie, j'ai rêvé de jouer pour un des meilleurs clubs au monde, et j'aime particulièrement le football anglais», a-t-il dit un jour, alors qu'il était encore à Salzbourg. En Angleterre, il a déjà un contact : son compatriote Ole Gunnar Solskjaer, l'entraîneur de Manchester United, qui fut son coach lors de ses débuts en 1re division norvégienne avec Molde (2017/2018). Et son père a ses entrées à Manchester City, un des rares clubs à disposer de la puissance financière pour pouvoir s'offrir le prodige.