Au lendemain de la tenue du forum économique algéro-libyen, samedi à Alger, sur les nombreuses opportunités de partenariat à exploiter entre les deux pays et l'augmentation des échanges commerciaux, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) est intervenu, hier, sur les ondes de la Radio nationale, afin de définir les grandes lignes de cette politique que les opérateurs économiques pourraient exploiter dans les secteurs de l'énergie, l'agriculture, l'industrie, la santé, les travaux publics et les matériaux de construction, ainsi que dans les services. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Il estime à l'occasion que l'Algérie doit prendre part dans la reconstruction de la Libye dans le domaine économique, rappelant l'importance du facteur de la frontière entre les deux pays de plus de près de 1 000 km, et du jumelage des villes à l'instar de Deb-deb et Ghadamès. Si le ministre libyen de l'économie et du Commerce a appelé lors du forum à la création d'une zone franche entre l'Algérie et la Libye ainsi qu'à la réouverture du passage frontalier de Deb-deb, Abdelwahab Ziani a, dans ce contexte, précisé qu'«il va falloir commencer par reconstruire les frontières entre l'Algérie et la Libye», comme étant une première condition qui équivaut à la facilitation de l'accès vers la Libye. Et d'annoncer que ce point est déjà pris en charge par les hommes d'affaires des deux pays. Puis, se montrant satisfait de l'arrivée, samedi à Alger, d'une délégation libyenne conduite par le Premier ministre, il dira que la Cipa est prête à «déclencher» l'opération de la «reconstruction» de la relation algéro-libyenne. Rappelant les propos du ministre libyen de l'économie et du Commerce, sur la création d'une zone franche entre l'Algérie et la Libye, ainsi que la réouverture du passage frontalier Deb-deb-Ghadamès, liant les deux pays, le président de la Cipa a annoncé l'ouverture dans un premier temps du point d'accès de Deb-deb et de réactiver par la suite la ligne maritime qui existait par le passé entre les deux pays afin d'assurer un «grand flux» commercial entre les deux pays. À une question inhérente au flux de plusieurs millions de dollars et de près de 5 milliards de dollars de commerce informel, Abdelwahab Ziani concède l'importance des chiffres «du moment que la Libye sert de point de transit au produit algérien vers d'autres pays», assurant au passage que les produits algériens sont présents également dans les pays voisins. À ce sujet, il appelle à légaliser le circuit commercial. Dans le détail, il parlera de la diminution de la fiscalité afin d'encourager l'exportation et faciliter l'intégration du marché parallèle dans le formel. «Le ministre libyen a déclaré qu'un flux commercial de plus de 3 milliards de dollars pourrait se faire entre les deux pays», rappelle-t-il, au vu de l'importance de la demande de la Libye. Mais de son côté, il évalue cet échange à près de 5 milliards de dollars au vu de l'importance de la demande du marché libyen. Cette demande est concentrée dans les secteurs du ciment, de l'agroalimentaire, des produits pharmaceutiques, des produits agricoles, des machines agricoles, citera-t-il. Pour cela, il dira qu'il va falloir attirer les Libyens vers les plateformes de Deb-deb, Illizi, In-Amenas, où des zones industrielles sont présentes, ajoutant que l'exportation des services est également envisageable, citant l'expérience de Sonelgaz en Libye. Outre cela, il dira que «les liens historiques entre les deux pays pourraient plaider en faveur de la réussite de l'intégration de l'Algérie dans la reconstruction de la Libye et faire face à la concurrence étrangère qui convoite la manne financière importante de la Libye». Enfin, dans le domaine bancaire, reprenant les déclarations du ministre libyen qui a plaidé pour la conclusion d'un accord entre la Banque centrale libyenne et la Banque d'Algérie en vue de faciliter les procédures bancaires entre les deux parties pour booster la coopération économique bilatérale, le président déclarera que la BEA sera installée officiellement à Deb-Deb dans le sillage de la réouverture du poste frontalier Deb-deb-Ghadamès pour la facilitation des exportations, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. A. B.