«Toujours de retour» est le titre de l'exposition de Rezki Zerarti, qui se tient à la Al Marhoon Gallery à Alger jusqu'au 24 juillet 2021. L'expo regroupe un nombre important de ses travaux actuels. Né le 24 juillet 1938 à Beni Attar, dans la région de Taourga, près de Dellys (Boumerdès), Rezki Zerarti a eu un parcours des plus étonnants. Très jeune, il quitte l'Algérie en 1959 et s'installe à Aix-en-Provence, en France, où il exerce le métier de maçon. En parallèle, il s'initie au dessin et à la peinture en prenant des cours. En août 1962, il rentre en Algérie et s'établit à Alger, plus précisément dans le quartier côtier de la Pointe-Pescade (aujourd'hui Raïs-Hamidou). Il est, alors, le voisin du poète Jean Sénac, dont il fera la connaissance en 1963. Zerarti participe aux deux expositions «Peintres algériens» organisées à Alger pour les «Fêtes du 1er Novembre 1963». En 1964, sa première exposition individuelle est présentée à la Galerie 54 et préfacée par Jean Sénac. «Voilà, à coup sûr, une des révélations artistiques de l'indépendance. Rezki Zerarti, hier encore maçon, se situe d'emblée, à vingt-cinq ans, comme un peintre dont la vision enrichit non seulement notre patrimoine mais aussi la démarche esthétique actuelle. (...) Peintre de l'enracinement, de la Nahda (comme ses amis Benanteur, Khadda, Aksouh, Martinez, Guermaz, Baya ou Racim), il tire de l'événement journalier sa substance, il transmue le fait divers en symbole. Symboles primordiaux du Maghreb, car cette œuvre — d'un homme qui sait à peine lire — est profondément imprégnée de culture nationale, ouverte sur l'exaltante réalité du monde moderne en lutte contre tous les principes castrateurs, et ne permet aucune référence à une peinture connue», avait écrit Jean Sénac à son sujet (en 1964). Membre de l'Unap (Union nationale des arts plastiques), il participe à ses salons, et de 1967 à 1971 aux manifestations du groupe Aouchem qui rassemblent des artistes-peintres et des poètes. Rezki Zerarti a, notamment, reçu le premier prix, en 1972, à l'occasion du 10e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Un livre lui a été consacré, écrit par Boukhalfa Mammeri, paru aux éditions Aglaë. Rezki Zerarti se distingue en peignant le langage des couleurs, mettant en figure l'événement ou l'émotion. Il continue d'ailleurs à le faire à ce jour. L'exposition «Toujours de retour» d'Al marhoon gallery se déroule au M suite hôtel (Dar El Beïda, Alger). A travers une expérience novatrice, Al Marhoon Gallery et M Suite Hôtel collaborent ainsi pour faire découvrir au public des œuvres d'art représentatives de la création contemporaine algérienne. «Pour augmenter et multiplier les synergies qui ont du sens et toujours dans l'optique de promouvoir la culture et l'art algériens, Al Marhoon Gallery renforce plus que jamais cette année son partenariat avec le M Suite Hôtel avec la mise en place de rendez-vous artistiques réguliers», soulignent les organisateurs de cette exposition. Le M suite hôtel a, depuis sa création, montré son engagement à la mise en avant de toutes formes d'expression artistique. Cet engagement réside d'abord dans le design où chacune des chambres met en avant une région d'Algérie. Dans le hall, à chaque étage, dans chaque chambre et au niveau des restaurants sont mis en place des espaces d'exposition aujourd'hui occupés par les artistes El Moustache, Ines Touam, Youcef Krache, Ryad Bark, ainsi que d'autres artistes d'Al Marhoon Gallery. Créée en 2015, Al Marhoon Gallery est née du désir de faire connaître les artistes plasticiens algériens dans le monde. Vouée à l'art moderne et contemporain, elle se consacre notamment à la découverte et la promotion d'artistes émergents. Elle organise ainsi des expositions individuelles et collectives ainsi que des manifestations artistiques extra-muros. Al Marhoon Gallery participe à de nombreux salons et foires à l'étranger, notamment Art Dubaï et Akaa (Also Known as Africa), en France, une foire d'art contemporain et de design centrée sur l'Afrique. Kader B.
