Nouveau naufrage pour le FC Barcelone : trois jours après la gifle reçue à Lisbonne en C1 (3-0), le Barça a été corrigé 2-0 par l'Atlético Madrid d'un brillant Thomas Lemar samedi pour la 8e journée de Liga et sombre encore plus dans une crise latente. Débordés en défense, inexistants en attaque, les Catalans ont été surclassés en tous points par le champion d'Espagne en titre : Thomas Lemar (24e), puis Luis Suarez (45e), l'ancien de la maison blaugrana, ont porté deux coups de poignard supplémentaires à ce Barça déjà sérieusement affaibli, qui rétrograde provisoirement à la 9e place du classement. Alors que la presse catalane annonçait que le club était tout proche de limoger son entraîneur Ronald Koeman, le président Joan Laporta lui a accordé sa «confiance» samedi midi, affirmant qu'il «resterait l'entraîneur du Barça» au moins jusqu'au retour des blessés Ousmane Dembélé et Sergio Agüero. Explications Dans les tribunes du Wanda-Metropolitano samedi soir pour purger le deuxième et dernier de ses deux matchs de suspension après son expulsion à Cadix il y a quinze jours, Koeman semblait très tendu, pour transmettre ses consignes par téléphone à son assistant Alfred Schreuder, son relais sur le banc. «On ne peut pas laisser autant d'espaces quand on perd le ballon. Au milieu de terrain, on doit continuer le marquage. Maintenant vous comprendrez peut-être pourquoi parfois on joue à trois défenseur centraux...», a taclé Koeman en conférence de presse. A l'image du technicien néerlandais, c'est tout un club qui est sur les dents. Il suffisait de voir le geste de rage de Memphis Depay, les cadres Sergio Busquets et Gerard Piqué s'invectiver au centre du terrain après le premier but de Lemar, ou encore Oscar Mingueza et Ronald Araujo en faire de même après le 2-0, pour palper le malaise ambiant qui enveloppe le Barça. «Il n'y a pas un problème unique, il y en a plusieurs», a résumé Piqué au coup de sifflet final. Côté Atlético, la fête est totale : une semaine après sa défaite surprise à Alavés (1-0), le club madrilène s'est vite relevé, avec un succès sur le fil à San Siro contre l'AC Milan en C1 mardi (2-1), et une autre victoire probante face au Barça samedi, pour revenir provisoirement à hauteur du Real Madrid, leader avec 17 points et qui affronte l'Espanyol Barcelone dimanche (16h15). Et l'un des grands artisans de ce récital a été l'international français Thomas Lemar. Le milieu de terrain offensif, de retour cette semaine après avoir manqué trois matchs sur blessure, a pris la fâcheuse habitude de voler la vedette à son compatriote Antoine Griezmann. Déjà sauveur de l'Atlético sur le terrain de l'Espanyol Barcelone il y a un mois, avec le but de la délivrance (2-1) marqué au bout du temps additionnel (90e+9), Lemar a refait le coup samedi soir : alors que «Grizi» a fêté son 400e match en Liga en démarrant sur le banc pour ses retrouvailles avec le Barça, le Guadeloupéen a accaparé toute la lumière. Lemar, lumière Il a remporté son duel contre Marc-André ter Stegen pour débloquer le compteur, après une superbe combinaison à trois entre Joao Felix et Luis Suarez (24e), puis a offert une passe décisive lumineuse à son coéquipier uruguayen pour le 2-0 juste avant la mi-temps, au milieu d'une défense catalane dépeuplée. Lemar a même été le premier joueur rojiblanco à menacer Ter Stegen dès la 9e minute, avec une frappe décochée depuis l'extérieur de la surface qui a frôlé le montant droit. Le milieu de terrain offensif, revenu à son meilleur niveau, a séduit par son entente parfaite avec le prodige portugais Joao Felix, qui a lui aussi été excellent samedi soir. Et avec eux, Luis Suarez est resté toujours aussi efficace face au but. Il n'a toutefois pas célébré son but, portant ses mains jointes devant son visage en signe de respect au club qui l'a mené vers les sommets entre 2014 et 2019... mais a fait un geste du téléphone avec ses doigts. Un possible clin d'œil au simple coup de fil que lui avait passé Koeman en 2019 pour lui annoncer que le club n'allait pas le conserver. Pour la première affiche d'envergure avec un stade plein à 100% en Espagne depuis le début de la pandémie, le spectacle a été au rendez-vous : celui d'un Atlético resplendissant, et, en face, celui d'un Barça en ruines.