Quelle erreur ! Le gardien Marc-André ter Stegen, sorti à 35 mètres hors de ses cages, a offert un but tout cuit à Yannick Carrasco et à l'Atlético Madrid contre son FC Barcelone, samedi en Liga, et a fait replonger le Barça dans ses cauchemars. Une image restera de cette affiche de la 10e journée du Championnat d'Espagne entre l'Atlético et le Barça : la grosse erreur d'appréciation de Ter Stegen, à 35 mètres de ses cages, effacé par Carrasco d'un petit pont subtil, qui glisse ensuite le ballon dans les cages vides quelques secondes avant la pause (45e+2). Ter Stegen était irréprochable depuis son retour de blessure début novembre (il avait été opéré du tendon rotulien du genou droit le 18 août dernier), quand il avait pris le relais de Neto dans les cages catalanes, et encore bien débuté la rencontre samedi, en s'envolant pour détourner une frappe de Saul qui filait vers sa lucarne gauche en début de match. Ronald Koeman, le technicien néerlandais du Barça, avait qualifié son portier de «grand gardien» «phénoménal» après sa prestation de haut-vol face au Dynamo Kiev en Ligue des champions, le 5 novembre, mais l'a pointé du doigt, samedi, en conférence de presse : «C'est une erreur de notre part. Vu comment était le match, on a le ballon, on était à 0-0, on le perd et ils nous mettent le but du 1-0... ça ne doit pas arriver», a-t-il lâché. Cette terrible bourde plombe le club catalan, déjà mal embarqué en Liga : avec ce nouveau revers, le Barça affiche un bilan déplorable de trois victoires pour autant de défaites et deux nuls en huit matchs, et pointe à la 10e place provisoire. Son pire départ en Liga depuis 1991 L'avenir s'assombrit pour le club blaugrana, étincelant en Ligue des champions, mais terne en Championnat... et qui devra composer sans Sergi Roberto, touché au quadriceps droit sur une frappe dans les arrêts de jeu, et surtout sans son défenseur central Gerard Piqué victime d'une entorse du genou droit d'après le club et sorti à la 61e après que son genou a anormalement plié vers l'intérieur sur un contact avec Angel Correa. Si la blessure est grave, il s'agirait d'un énième coup dur pour Koeman, qui a déjà perdu Sergio Busquets (légère entorse au ligament latéral externe du genou gauche) pour quelques jours, et Ansu Fati (opéré du ménisque interne du genou gauche le 9 novembre) pour 4-5 mois. Les joueurs du Barça ont d'ailleurs rendu hommage à la pépite de 18 ans, samedi, en entrant sur la pelouse avec un t-shirt portant l'inscription suivante : «Ansu : ton équipe, ta force» en catalan. L'Atlético, seul invaincu A l'opposé des Catalans, ce succès est une véritable confirmation pour Diego Simeone et les Colchoneros : l'Atlético, seul club toujours invaincu en Liga, s'est affirmé comme un candidat sérieux au titre cette saison. Les Madrilènes sont deuxièmes de Liga à égalité de points avec le leader Real Sociedad (20 pts), qui se déplace dimanche (16h15) à Cadix et qui comptera alors deux matchs de plus que les Rojiblancos au compteur. Dans cette saison tronquée par les reports dus au Covid-19, difficile de comparer les bilans. Mais les dynamiques sont indéniables : le Real Madrid, encore accroché samedi après-midi 1-1 à Villarreal, ne compte que deux succès sur ses cinq dernières rencontres de Liga (cinq victoires en neuf matchs au total) et pointe à la quatrième place de Liga. Et le Barça est bien plus loin. A l'inverse, l'Atlético Madrid n'a plus perdu un match de Liga depuis 10 mois (23 matchs de rang sans défaite, 14 victoire et 9 nuls). Il n'a plus perdu à domicile depuis la dernière visite du Barça le 1er décembre 2019 (1-0), et cumule depuis 14 succès et 4 nuls au Wanda Metropolitano. Il s'agit également de la première victoire de Diego Simeone face au Barça en Liga (il cumulait 6 nuls et 11 revers jusqu'alors). Fort de ce succès majuscule, du retour de blessure de Diego Costa (entré à la 73e) et de l'excellente forme des hommes forts Joao Felix, Jan Oblak, Saul Niguez et Carrasco, Simeone et l'Atlético abordent désormais leur échéance européenne mercredi (21h) face au Lokomotiv Moscou dans un état de confiance inégalé... Bien loin de la morosité ambiante de Koeman à Barcelone, qui jouera sa peau et sa réputation face à une autre équipe de l'Est, le Dynamo Kiev, mardi soir (21h), en Ligue des champions.