C�est ainsi que se sont exprim�s des com�diens et pas des moindres � l�exemple de Ahmed Bena�ssa, ainsi que Chafia Boudra�, qui ont pris part, ce mercredi, � la premi�re projection du film Hors-la-loi dans lequel ils sont � l�affiche aux c�t�s d�une pl�iade d�artistes. Venus � Oran dans le cadre de sa sortie nationale, les acteurs de Hors-la-loi ont d�fendu le film, consid�rant que les attaques auxquelles il fait toujours face �lui rendent service puisqu�ils incitent davantage de gens � aller le voir�. Apr�s de nombreuses pol�miques, le film Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb, pr�sent� au dernier Festival de Cannes (sous haute protection polici�re), est sorti en salles en France (� peu pr�s 400 salles), le 22 septembre dernier. Depuis le 6 octobre, � l�instar d�Alger, il est projet� � la cin�math�que d�Oran qui compte le maintenir � l�affiche jusqu�au 30 octobre � raison de deux projections par jour. Hors-la-loi est un film franco-alg�rien r�alis� par Rachid Bouchareb, il fait suite au film Indig�nes qui avait re�u le Prix d'interpr�tation masculine lors du Festival de Cannes 2006, et a �t� s�lectionn� en comp�tition officielle pour le festival de Cannes 2010. Avant m�me sa premi�re projection, le film avait suscit� un d�but de pol�mique suite � la d�claration de Rachid Bouchareb o� il avait indiqu� que son film pourrait �r�tablir une v�rit� historique confin�e dans les coffres�. Une d�claration qui avait attir� l�attention autour du film et provoqu� un d�but d�hostilit� et cr�� une tension qui ne semble pas s�apaiser de sit�t. Des manifestations ont eu lieu lors de sa projection dans une salle de cin�ma � Marseille par une cinquantaine de personnes parmi lesquelles quelques �lus du Front national s'�taient rassembl�s � l'appel de ce parti et d'associations de rapatri�s d'Alg�rie et de harkis. Regroup�s sous une banderole proclamant �Financement fran�ais pour un film anti-fran�ais�, lan�ant des cris de �collabos, collabos�, la fronde ne semble pas s�apaiser. Les �attaques� ne se sont pas limit�s aux menaces et aux manifestations, puisque le cin�aste fut accus� de plagiat pour son sc�nario par deux sc�naristes, il se d�fend en indiquant qu'il s'agit de son histoire et de celle de sa famille et qu'il n'a jamais rencontr� les plaignants. �C'est en partie mon histoire, celle de mes parents, de leurs amis que je raconte ici. A travers eux, j'ai v�cu la guerre, le bidonville. Mes parents �taient en plein dedans. Je n'ai jamais lu le sc�nario de ces deux personnes. Je ne les ai jamais rencontr�es non plus. Toute la mati�re qui existe dans Hors-la-loi fait d'abord partie de l'Histoire avec un grand H. Quant � la �petite � histoire, elle est n�e au moment de l'�criture d' Indig�nes en 2003-2004, premier volet d'une trilogie�, d�clare-t-il dans la presse. Ce mercredi un point de presse fut donn� au niveau de la cin�math�que en pr�sence de quelques acteurs du film Hors-la-loi, en l�occurrence A. Bena�ssa, Mourad Khan, Noura, Chafia Boudra�, A. Boukrouni, Jouahri, Louisa. Le film devait �tre projet� le jour- m�me. Intervenant pas seulement pour d�fendre leur film, mais pour mettre les choses au clair, il s�agit d�une s�quence d�� peu pr�s 6 minutes, diront les intervenants : �8-Mai 1945 � S�tif, la c�l�bration de la victoire est de courte dur�e : quand aux �vivas� de la foule se m�lent les revendications d'une Alg�rie libre et ind�pendante, l'arm�e fran�aise ouvre le feu, arme les colons et d�clenche une s�rie de massacres.� Cette br�ve s�quence, qui sert de point de d�part � l'aventure de trois fr�res jusqu'� la veille de l'ind�pendance en 1962 a cr�� autant de m�contentements et de contestations. �Ce n�est pas la premi�re fois que ce type d�attaque se fait entendre ; lors d�une pi�ce de th��tre en 1965, une contestation sur le th�me d�battu fut des plus s�v�re, puis avec la bataille d�Alger� Ce n�est pas nouveau ce type de pol�mique, il fallait s�y attendre, souvent la v�rit� est dure � avaler �, dira Ahmed Bena�ssa. Pour Mme Chafia Boudra� : �Il ne s�agit pas l� de remuer le couteau dans la plaie mais plut�t raconter une partie de l�histoire de cette �poque aux g�n�rations actuelle et prochaine. Malheureusement, nous n�avons pas assez �crit sur l�histoire de l�Alg�rie, car des films de ce type il en faut et beaucoup m�me.� La question du financement du film a longuement �t� d�battue durant cette rencontre, des intervenants iront m�me jusqu�� �justifier� la col�re de certaines parties fran�aise : �Si l�on s�en tient aux informations relay�es par certains journaux �trangers, le film fut financ� � hauteur de 80% par la France, il est donc tout � fait naturel que la France ne veuille pas se �faire critiquer � avec son propre argent.� A cela, des pr�cisions furent donn�es tant bien que mal, car il est connu de tous que m�me si le pourcentage des 80% est exag�r�, la partie fran�aise a la plus grosse part de financement du film. L�Alg�rie aura contribu� avec pr�s de 30%. D�o� un appel lanc� aux hautes autorit�s afin de reconsid�rer sa politique culturelle lorsqu�il s�agit de films qui parlent de l�Alg�rie et surtout de son histoire. Les Oranais seront probablement nombreux � se rendre � la cin�math�que pour d�couvrir enfin ce film � travers lequel nombreux parmi les Alg�riens se sont sentis honor�s de voir des acteurs alg�riens monter les marche du c�l�bre Festival de Cannes. Ils ont h�te d�assouvir cette curiosit� non pas celle qu�a suscit� la pol�mique, mais d�couvrir comment Rachid Bouchareb a trait� cette partie de l�histoire de l�Alg�rie dans son film. Le film est, rappelons-le, � l�affiche du 6 au 30 octobre 2010 � raison de deux s�ances par jour (14h30 et 17h) � la cin�math�que d�Oran.