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«Sans mon père Rabi Yarrahmou, je ne serais jamais arrivé à ce stade» Athlétisme : Notre «homme volant» Yasser Triki (triple saut) se confie aux lecteurs du soir d'Algérie :
ENTRETIEN REALISE PAR CAMI B. À propos de sa participation aux JO de Tokyo... «ça me fait mal au cœur parce que je pouvais facilement gagner la deuxième place si les conditions de la préparation avaient été meilleures». Vous venez de terminer un cycle d'entraînement (le premier à Alger), cela s'est-il passé dans les meilleures conditions, bien que séparé de votre entraîneur ? Oui. Le programme prévu a été réalisé à 100 % ; j'aurais aimé que mon entraîneur soit présent mais pour cause d'obligations familiales il a été obligé de s'absenter, en plus ce cycle de travail était purement physique. Les étapes qui vous attendent seront assez sensibles, car vous vous rapprochez des grandes échéances ; dans quelles conditions physiques et psychologiques allez-vous les aborder ? Hamdoullah, actuellement tout va pour le mieux ; pas de blessure, le programme d'entraînement est réalisé à 100% et les tests physiques sont très encourageants. Les spécialités dans lesquelles vous concourez, le saut en longueur et le triple saut nécessitent une programmation à deux, voire trois sommets planifiés ; songez-vous alors à participer à des compétitions en salle ? si oui, lesquelles alors ? Depuis la saison passée, nous nous concentrons mon entraîneur et moi sur le triple saut. Le saut en longueur vient comme complément. Sachez qu'à ce niveau mondial de la compétition, il faut ambitionner une seule épreuve. Pour mes participations en salle, nous ciblons plusieurs meetings avant de nous engager pour le Championnat du monde prévu au mois de mars 2022 ; mon entraîneur a proposé un programme de compétitions en collaboration avec mon manager, un Italien et ce depuis le début du mois de décembre. Votre prestation aux Jeux olympiques de Tokyo fait de vous l'athlète, voire le sportif numéro un du pays, en dehors des footballeurs ; quels sentiments cela vous procure-t-il ? Très content et satisfait, malgré qu'on pouvait faire beaucoup mieux si l'on avait préparé dans de meilleurs conditions ce rendez-vous mondial. Ça me fait mal au cœur sachant que je pouvais facilement gagner la médaille d'argent. Compte tenu de notre préparation, ce fut un pur miracle, ce que nous avons réussi mon entraîneur et moi. Cela nous rappelle au bon souvenir de votre défunt père (Allah yarrahmou) qui vous suivait de très prêt et qui vous a confié très jeune à votre entraîneur Azzedine Talhi. Ce rapport familial avait-il des aspects positifs sur votre rendement sportif ? ou bien en d'autres termes, l'apport affectif grâce à ce lien familial, a-t-il été ce plus, dans la réussite de votre début de carrière sportive ? Sans mon père Rabi Yarhmou, je ne serais jamais arrivé à ce stade ; il a tout fait pour que sois un champion ; en tout début, seuls mon père et mon entraîneur croyaient en mes qualités. Il est toujours avec moi dans mon cœur et à chaque compétition. Il rêvait de me voir champion et in'challah je le serai pour lui et pour ma chère mère. Dans un excellent parcours effectué à Tokyo, vous avez raté un podium faute de précision dans vos marques à l'approche de la planche d'appel. La moyenne de vos ratages était évaluée de 10 à 15 cm, alors que le podium vous tendait les bras à seulement 04 cm (médaille de bronze). Comment comptez-vous y remédier à l'approche des JM d'Oran et les autres joutes ? Pour les JO de Tokyo, il faut savoir que nous sommes arrivés très en retard sur les lieux, soit sept jours avant le début. On ne s'était même pas entraîné sur les lieux de la compétition ; le décalage horaire évalué à dix heures nous a perturbés, alors que les autres athlètes finalistes étaient sur les lieux une quinzaine de jours avant. Même dans les meetings auxquels j'ai participés avant la compétition de Tokyo, c'était sans la présence de mon entraîneur, faute de visa. C'est à l'occasion de ces rendez-vous sportifs que les athlètes font leurs derniers réglages de marque. La préparation des Jeux olympiques n'a pas été du niveau de l'événement sportif. Déjà en mars 2021, mon entraîneur et moi avions déclaré forfait, comme tout un chacun le sait. Sur le plan social, si vous voulez bien aborder ce sujet ; êtes-vous en mesure de nous confirmer un équilibre sur tous les plans ? Sinon qu'elles sont vos préoccupations majeures ? Pour l'instant, j'ai deux options ; ou bien faire l'ISTS ou bien continuer mes études aux USA puisque j'ai déjà passé une année (2017-2018). Mais pour l'instant je préfère me focaliser sur ma carrière sportive. Comme chez tous les athlètes du niveau qui est le votre, nous préjugeons que vous êtes attaché contractuellement à un manager ; cette fonction protégée réglementairement par les instances sportives internationales, alors qu'on vient de désigner un préposé à cette fonction en la personne de Abderrahmane Morceli qui n'est plus à présenter. Cette désignation ou nomination ne risque-t-elle pas de créer certains «embouteillages» et par conséquent des perturbations chez nos sportifs ? Jusqu'à présent je n'ai aucune information sur le sujet. Ce que je peux dire, c'est que j'ai un manager italien qui s'occupe de mes engagements pour ma participation aux différents meetings. Un dernier mot peut-être ? Nous sommes à deux semaines de ma première participation de la saison à une compétition en salle et mon entraîneur n'a pas encore un visa de circulation vers l'étranger. Nous risquons de vivre le même scénario de la saison passée. Participer à des compétitions sans la présence obligée de mon entraîneur. Pour me répéter, c'est dans ces compétions qu'on apporte les dernières retouches pour les rendez-vous sportifs officiels et importants. Malheureusement, ce problème de visa nous le vivons chaque saison sportive et ça devient un vrai casse-tête chinois. K. B.