L'activité de restauration est synonyme de déplacements. La capitale qui compte un nombre assez fourni en établissements de restauration donne ces derniers jours une image flagrante de désertion des lieux. Les restaurants les plus fréquentés du cœur d'Alger ne sont plus bondés comme d'habitude. Les gérants se plaignent d'une baisse notable de leur chiffre d'affaires. C'est la dégringolade, pour certains. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - En effet, tous les restaurants visités, hier mardi au centre de la capitale, ne semblent plus vivre l'ambiance d'antan. Ni les restaurants, ni les gargotes, ni même les fast-foods n'arrivent à suivre le rythme commercial habituel. Certains restaurateurs vont jusqu'à déclarer : «on ne reçoit plus personne», une expression qui en dit long sur la dégringolade subite de leur chiffre d'affaires. Alger est pourtant connue pour l'accueil des populations des autres régions du pays, les uns pour régler des affaires administratives, pour d'autres, des visites médicales ou tout bonnement pour des voyages touristiques en week-end, et les lieux d'accueil ne manquent pas. Parmi les habitués des restaurants du centre de la capitale, les agents et employés de l'administration connus pour leur fréquentation des restaurants à midi. «Nous assistons à un climat pire que celui de la première vague», dira un restaurateur non loin de la place du 1er-Mai. Durant la première vague de la pandémie, les restaurants avaient été instruits de distribuer les repas chauds et interdits d'accueillir la clientèle dans les salles. Un gérant d'une poissonnerie, rue Hassiba, dira que, désormais, la clientèle «se compte sur les doigts d'une seule main depuis l'arrivée de la 4e vague». En effet, la clientèle la plus fidèle a dû changer ses habitudes des repas de midi, en ayant recours à d'autres moyens. «Je me contente de repas froids en attendant de manger le soir à la maison», signifie un employé d'une agence de téléphonie mobile, à proximité d'un restaurant dont la clientèle est du même profil. Hocine, un commerçant à Meissonier, Alger-Centre, préfère, lui aussi, s'abstenir de fréquenter des restos de proximité à la mi-journée, se contentant de grignoter un sandwich préparé à la maison, le temps de s'alimenter un tant soit peu en attendant le repas du soir à la maison. «Beaucoup de mes proches ont été contaminés à la Covid ces derniers jours, alors autant prendre toutes ses précautions», avoue-t-il. Il faut dire que la situation sanitaire en nette recrudescence ces derniers jours n'a pas impacté seulement les lieux de restauration, mais l'animation dans certaines rues et quartiers qui a subi un sérieux revers. Un riverain du quartier de Ruisseau constate que les espaces publics connus pour leur activité commerciale et qui attiraient grand monde ne présentent plus actuellement le même décor. «Les gens font beaucoup plus attention aux risques de contamination», explique-t-il. Ceci est perceptible aussi au niveau des cafés où la clientèle se contente du café du matin, mais pour la suite de la journée, les lieux sont quasiment vides. Les gérants expliquent que la situation qui a impacté sévèrement leur chiffre d'affaires dure depuis la dernière vague de Covid-19. «Cela fait un peu plus d'une quinzaine de jours que nous assistons à un net recul des clients», déclare un gérant de café qui ne désemplit pas d'habitude. Le même constat est perceptible durant les week-ends à travers tous les cafés d'Alger. A. B.