Sonatrach a annoncé il y a quelques jours l'exploitabilité des découvertes gazières réalisées sur les champs de Rhourde-Sayeh et Rhourde-Sayeh Nord situés dans le périmètre d'El-Assel qui faisait l'objet, depuis plusieurs années, de travaux d'appréciation des découvertes d'hydrocarbures réalisées en 2014 avec le concours du géant russe Gazprom. Lors d'une sortie vers la fin de l'année dernière, le premier responsable algérien du secteur de l'énergie expliquait que depuis de la promulgation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, avant même que soient ficelés ses textes d'application, l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) et la compagnie Sonatrach avaient engagé des discussions avec de potentiels partenaires étrangers avec comme objectif de développer des projets dans l'amont pétrolier et gazier. L'occasion était saisie par le ministre de revenir sur le premier contrat, portant sur un investissement de 1,4 milliard de dollars, paraphé selon les termes de la nouvelle loi avec les Italiens d'ENI pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures dans le périmètre de Berkine-Sud. Ceci avant qu'il ne soit fait état, tout dernièrement donc, de la collaboration «étroite» de la compagnie nationale et son partenaire russe Gazprom pour le développement optimal des ressources en gaz découvertes au niveau des champs de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord, dans le périmètre d'El Assel. Il s'agit du forage de 24 nouveaux puits et de la réalisation d'une unité de traitement pour la production de gaz naturel, de condensats et de GPL qui seront acheminés à travers le réseau de transport existant de la compagnie nationale après le début de la production courant 2025, en principe. Il faudrait souligner que cette dernière évolution du partenariat entre Sonatrach et Gazprom a été entamée depuis bien longtemps, à l'ère des anciens textes régissant les hydrocarbures en Algérie. En effet, au début du dernier trimestre de l'année 2014, Sonatrach et le géant russe Gazprom EP International B.V. avaient couronné leur partenariat dans le forage du puits Rhourde Sayeh Nord-1 par la découverte de gaz et de pétrole, avec des débits fort «intéressants», dans le périmètre El Assel, bloc 236b, comme rapporté par de nombreux titres de la presse internationale à l'époque qui rappelait également deux précédents succès qui avaient couronné l'exploration et la recherche engagées dans le périmètre en question par les mêmes partenaires, Sonatrach et Gazprom, qui détiennent respectivement 51% et 49% du projet né avant que soit promulguée la dernière loi régissant les hydrocarbures en Algérie. C'est une issue du partenariat algéro-russe qui, doit-on l'espérer du côté de Sonatrach, pourrait «allécher» d'éventuels partenaires dans l'amont pétrolier et gazier algérien, aussi bien onshore qu'offshore et potentiellement le non-conventionnel, et de l'attrait pour les investisseurs étrangers qu'offre la loi sur les hydrocarbures adoptée à la fin 2019, dans les conditions que l'on sait. Sauf que ce n'est pas gagné d'avance eu égard à la conjoncture induite par la pandémie sur l'investissement pétro-gazier, d'une part, et au forcing des partisans de la transition énergétique, les anti-énergies fossiles pour être plus précis, à l'exemple des actionnaires des grandes compagnies qui n'en finissent pas de presser les dirigeants afin de se mettre au «vert». Jusqu'à l'année dernière, selon des données compilées par le fournisseur de données IHS Markit, les investissements dans l'amont pétrolier et gazier étaient toujours aussi déprimés qu'au tout début de la pandémie. En effet, pour la deuxième année consécutive, jusqu'à fin 2021, ils étaient estimés à «seulement» 341 milliards de dollars. Le salut pour Sonatrach, tout autant que pour les compagnies pétrolières dépendant de l'argent public, est que ne s'interrompt pas la campagne que des acteurs majeurs de l'industrie pétrolière mondiale mènent depuis quelque temps pour plaider la poursuite de l'exploitation des énergies fossiles en ces temps marqués par la grande offensive des militants de la transition énergétique. Sans parler des avertissements qui stipulent que «si on arrête d'investir, le prix du pétrole va monter à 100 dollars», propos tenus par le P-dg de Total, l'année dernière, pour dire que l'ère du pétrole n'est pas encore finie. Azedine Maktour