En 2004, Nelson Mandela nous a t�l�phon� en disant �venez chez moi, j�ai quelque chose pour vous�, raconte Verne Harris, le responsable du Centre de la m�moire de la Fondation Nelson Mandela. A leur arriv�e, le premier pr�sident noir d�Afrique du Sud leur apporte un carton. A l�int�rieur, ses archives personnelles, dont ses journaux intimes et des calendriers sur lesquels il annotait ses rencontres, son poids et m�me parfois les r�ves faits au cours de ses vingt-sept ann�es de prison. �Il nous a dit : �Tenez, faites-en ce que vous voulez�, raconte encore Verne Harris, c��tait une fa�on pour lui de se lib�rer d�un fardeau, celui d�une vie extraordinaire. Dans Nelson Mandela, conversations avec moi-m�me(Editions La Martini�re, France), une s�lection d�archives pr�fac�e par Barack Obama, paru jeudi 14 octobre en France, le prix Nobel de la paix 1993 rappelle cette volont� : �L�un des probl�mes qui m�inqui�tait profond�ment en prison concernait la fausse image que j�avais sans le vouloir projet�e dans le monde ; on me consid�rait comme un saint. Je ne l�ai jamais �t� m�me si l�on se r�f�re � la d�finition terre � terre selon laquelle un saint est un p�cheur qui essaie de s�am�liorer. � Dans ces carnets, il raconte notamment comment sa rencontre, en 1962, au Maroc avec des ind�pendantistes alg�riens l�influencera. Le dirigeant du Congr�s national africain (ANC) note aussi, d�s 1998 : �Souvent, les r�volutionnaires d�autrefois ont succomb� � l�app�t du gain, et se sont laiss� prendre � la tentation de confisquer des ressources publiques pour leur enrichissement personnel.�