S�est-il pass� quelque chose en ce d�but d�ann�e 2011 dans la wilaya de Boumerd�s et � travers tout le pays ? Les �crits sur les violentes �meutes qui ont touch� quasiment les 32 communes de la wilaya de l�ex-Rocher noir, les destructions, les bless�s, les arrestations et l�emprisonnement des jeunes dans le tout le pays n�auraient-ils �t� que des affabulations de journalistes mal intentionn�s ? Tout porte � le croire. En effet, � l�ouverture, mardi, de la 3e session de 2010 � un retard � rattraper � de l�APW de Boumerd�s, ces graves �v�nements n�ont m�rit� que quelques secondes d�intervention de la part du pr�sident de cette institution. Cette d�claration est, par ailleurs, assimil�e par des observateurs pr�sents � ce conclave qui regroupe, en plus des �lus majoritaires de l�alliance pr�sidentielle, ceux du PT et du FFS, � une condamnation des jeunes �meutiers. Le pr�sident issu du FLN a dit en substance : �Nous ne sommes pas d�accord avec les destructions. Nous sommes pour le dialogue et l�association des citoyens � la gestion des villes. Nous estimons que les probl�mes des citoyens sont l�gitimes.� Aucune compassion � l�endroit des bless�s, ni des jeunes arr�t�s, ni m�me � celui des institutions et des entreprises publiques ou priv�es victimes de destructions, n�a �t� signifi�e. Cl�turant ce volet, le pr�sident a fini par remercier les �lus et les autres responsables qui, selon lui, seraient intervenus pour calmer les �meutiers. L�intervenant ne dit cependant pas quand ces responsables et ces �lus sont intervenus ni dans quelles localit�s ils �taient pr�sents pour emp�cher le face-�-face jeunes-brigades anti�meutes comme l�ont constat� citoyens et observateurs. Si d�aventure c��tait le cas, comment se fait-il que ces interventions n�ont emp�ch� ni les violents affrontements, ni les importantes destructions, ni les nombreuses arrestations ? Quant � l�essentiel de sa d�claration au sujet du dialogue, pourquoi cette d�marche n�a pas eu lieu avant le drame ? Faut-il rappeler que la wilaya de Boumerd�s vivait, pratiquement depuis 2003, au rythme des �meutes? Dans certaines localit�s comme Chabet-El-Ameur, Afir, La�ziv et Bordj-Mena�el, ces r�voltes �taient cycliques. Les jeunes de la wilaya de Boumerd�s ont commenc� par des manifestations pacifiques de rue. Mais n�ayant pas �t� �cout�s, ils sont pass�s aux pneus br�l�s pour finir dans l�action extr�me ; l�immolation par le feu. D�autres jeunes de la wilaya avaient choisi le suicide par l�explosif que leur fournissaient les �mirs du GSPC puis d�Aqmi. Ils ont �t� abandonn�s pour devenir la chair � canon des islamistes arm�s. Dans ce travail de sape, d�autres islamistes contribuaient � la gabegie qui alimentait la frustration de la jeunesse. Ce sont des faits que nul ne peut ignorer. D�s lors, le commun des administr�s des institutions �lues de la wilaya de Boumerd�s ou d�ailleurs ne peut que s�inqui�ter l�gitimement : les institutions qui le repr�sentent seraient-elles brid�es par un syst�me politico-administratif obsol�te et qui ne fait pas confiance � l�action citoyenne ou alors cette inertie institutionnelle catastrophique r�sulterait-elle d�une compromission politique m�l�e � une incapacit� av�r�e ?