Pas facile d�imaginer que celle que l�on s�accorde � d�signer comme �tant la plus belle voix orientale du Maghreb soit ing�nieur en agronomie. Mais la fibre artistique a pris le dessus. Pour des raisons priv�es, elle n��tait pas remont�e sur la sc�ne alg�rienne depuis 2005. Aujourd�hui, celle que le public avait d�couverte en 1999 avec El-Khiyala s�appr�te, enfin, � renouer avec ses nombreux fans. Pour son grand retour, la diva � la voix chaude fait une douce permutation de style et nous promet plein de surprises avec son nouveau best of intitul� Bladi en phase de maturation. Le Soir d�Alg�rie : Amel Wahbi, c�est votre vrai nom ? Amel Wahbi : Pour l��tat civil, c�est Amal Harkat. Au moment de choisir un pseudo au d�but de ma carri�re, il m�a paru naturel d�opter pour un nom qui me rappelle deux grands hommes qui forcent, � mes yeux, l�admiration. Le chanteur Ahmed Wahbi et mon parrain Ali Wahbi. Comme vous le voyez, le nom Wahbi revient chez les deux hommes ! Vous pensiez devenir chanteuse un jour ? Depuis mon plus jeune �ge, je tombais en pamoison � chaque fois que je voyais Warda El-Djaza�ria, Majda Erroumi, Fa�rouz ou Samira Sa�d via la petite lucarne. Mais de l� � prendre un micro, je ne l�aurais pas pari�. D�autant que mes �tudes d�ing�nieur en agronomie me pr�destinaient pour autre chose. C�est dire que la vie est pleine de surprises. Pourquoi le style oriental ? Comme je vous l�ai dit, les ic�nes orientales m�ont toujours subjugu�e. Je me souviens avoir ressenti une �norme frustration lorsque la chanteuse Samira Sa�d s��tait produite � Alger. A l��poque j��tais coll�gienne, j�habitais Skikda, ma ville natale, et j�aurais tout donn� pour assister � ce gala. C�est d�ailleurs ce qui m�avait pouss�e � me produire en 2002 dans d�autres villes, comme Relizane, Chlef, B�char, Guelma ou El-Oued. En fait, je voulais, � travers mes tourn�es, �tre plus proche de tous les publics du pays, o� qu�ils soient. O� �tait pass�e Amel Wahbi ces derni�res ann�es ? En Egypte o� j�ai pas mal travaill� et aussi absorb�e par mon nouveau r�le de m�re. Je suis l�heureuse maman d�un petit, Kenzi (3 ans), et d�une petite, Amelia (13 mois). Vous n��tes pas remont�e sur une sc�ne alg�rienne depuis 2005, pourquoi ? Pour la simple raison que personne ne m�a fait appel. Lors des �v�nements culturels, �Alger, capitale de la culture arabe�, ou le Festival panafricain, je ne cache pas que je m�attendais � �tre sollicit�e, �tre consult�e sur les possibilit�s d�une programmation, mais rien � l�horizon. Toutefois, je ne l�che pas. J�aspire toujours � avoir ma place sur la sc�ne nationale. Mais je n�ai pas ch�m� pour autant. J�ai pris part � bon nombre d�actions caritatives, ici et l�, et je suis fi�re d�avoir aid� de jeunes groupes dans leur aventure musicale, � l�exemple d�ADS (un groupe de hiphop). Certains vous ont reproch� de ne pas chanter dans notre langue... Effectivement. D�ailleurs, lors de la crise alg�ro-�gyptienne, n�e des joutes footballistiques, en 2009, certaines personnes crois�es dans la rue m�ont tenu des propos assez antipathiques. En tout cas, �a a provoqu� en moi un effet plut�t positif. Comme je suis quelqu�un qui se remet souvent en cause, l�esprit pas du tout obtus, j�ose croire, j�ai s�rieusement r�fl�chi aux v�ux de mes fans qui me sugg�raient de chanter en alg�rien. En un mot, je me suis dit pourquoi pas ! Et � l�heure qu�il est, deux chansons autobiographiques sont n�es, Bladi et Alache. Ces deux chansons figurent dans mon nouveau best of. Heureuse de remonter bient�t sur sc�ne ? Tr�s heureuse m�me. Je serai en gala la derni�re semaine de f�vrier � Annaba, Skikda et Constantine, puis � la salle Atlas � Alger, le 8 mars, Inchallah !