R�ponse de Mohamed Benchicou au �d�menti� de Khalida Toumi Madame la ministre de la Culture vient d�envoyer un �d�menti� � la presse dans lequel elle se d�fend d�avoir instruit le directeur de la Biblioth�que nationale de ne pas d�livrer de num�ro d�ISBN pour le livre Le mensonge de Dieu. 1. Je constate d�abord que, en comparaison � octobre 2008, Madame la ministre a perdu de son arrogance. Le fait que les m�dias internationaux se soient empar�s de l�affaire dans cette conjoncture mondiale d�favorable au r�gime alg�rien, l�a forc�e � plus d�humilit� et, fatalement, � plus de duplicit�. Ce n�est plus la m�me ministre qui, en octobre 2008, le 21 plus exactement, plastronnait en conf�rence de presse en affirmant d�un ton cynique : �C�est moi qui ai interdit le livre de Benchicou !� Avec, rappelez-vous, cette envol�e qui se voulait �mouvante : �J'ai �vit� � Benchicou de retourner en prison.� Il s�agissait alors du livre Journal d�un homme libre, qui fit l�objet d�une descente polici�re � l�imprimerie Mauguin de Blida. Ce jour-l�, Mme Khalida Toumi exhibait le manuscrit qui venait d��tre remis � la Biblioth�que nationale. Comment avait-il �chou� chez elle, elle qui pr�tend aujourd�hui que le directeur de la Biblioth�que national est �souverain� ? Mme Toumi prend les Alg�riens pour des gogos. Et des gogos amn�siques. Qui a oubli� que le pr�c�dent directeur de la Biblioth�que nationale, M. Amine Zaoui, a �t� limog�, par elle-m�me, en octobre 2008, pour avoir d�livr� un num�ro d�ISBN �� Mohamed Benchicou pour son livre Journal d�un homme libre? Son successeur, qui a �t� pri� de retenir la le�on, attend d�sormais le �feu vert� pour accorder le num�ro d�ISBN. Et ce �feu vert� n�est pas venu pour Le mensonge de Dieu ! Pourquoi Mme la ministre ne pr�cise-t-elle pas que depuis cette date, c�est elle-m�me qui a transform� une simple formalit� administrative, la d�livrance d�un num�ro d�ISBN, en �autorisation d��diter � ? Et que cette �autorisation d��diter� est d�livr�e par elle-m�me, apr�s consultation des �niveaux sup�rieurs� ? Pourquoi ne souligne-t-elle pas que des maisons d��dition se voient syst�matiquement refuser le �num�ro d�ISBN� au point que certaines d�entre elles ont ferm� ? 2. Mme Toumi de mai 2011 se voit oblig�e de recourir aux techniques hypocrites de �camouflage� qui sont celles du pouvoir : ce n�est jamais lui qui interdit les journaux, c�est l�imprimerie qui arr�te d�imprimer les journaux pour �factures impay�es� ; ce n�est jamais lui qui met en faillite un journal, c�est le fisc qui prend l�initiative d�un redressement fiscal ; ce n�est pas la ministre qui a interdit le livre, c�est le directeur de la Biblioth�que nationale qui a d�cid� � pourquoi ? � de ne pas d�livrer un num�ro d�ISBN. Comme chacun sait, l�imprimerie, l�administration fiscale et le directeur de la Biblioth�que nationale sont totalement ind�pendants de la tutelle. Soit. Accordons � Mme Toumi le b�n�fice du doute. Mais alors trouve-t-elle normal, en tant que membre du gouvernement, que le directeur de la Biblioth�que pi�tine la Constitution et d�cide, de son propre chef, de ce que doivent lire les Alg�riens et de ce qui doit s��diter en Alg�rie ? 3. Tr�ve de sournoiserie, Mme Toumi ! Arr�tez d�humilier des �diteurs, des cr�ateurs et des �crivains qui ne demandent qu�� faire leur m�tier ! Renoncez � ce hideux boulot de briseur de r�ves. Rendez aux �diteurs alg�riens leur dignit� ! En 2008, je vous avais promis de ne jamais me taire devant vos voies de fait, devant cette profanation de l�Etat de droit embryonnaire et que jamais je ne me ferai complice de la banalisation de l�acte totalitaire. R�tablissez le droit d��diter, le droit de lire, le droit d��tre ! Je ne vous reconnais pas la pr�rogative de d�cider pour moi ni celle de faire de moi un �crivain de l�exil. Je combattrai l�arbitraire, le v�tre et celui de vos sup�rieurs, jusqu�� mon dernier souffle. M. B. Pr�cisions de Khalida Toumi, ministre de la Culture Le minist�re de la Culture d�ment cat�goriquement l�information selon laquelle Madame la Ministre de la Culture aurait censur� l�ouvrage de Mohamed Benchicou mensonge L�octroi des num�ros d�ISBN et de d�p�t l�gal est du ressort des services de la Biblioth�que nationale d�Alg�rie. Madame la Ministre de la Culture n�a, � aucun moment, donn� d�instruction pour accepter ou refuser d�octroyer ces num�ros. Si cette demande a �t� formul�e le 19 janvier dernier, pourquoi avoir attendu jusqu�au 3 mai, Journ�e internationale de la libert� d�expression, pour r�agir ? Hasard ou n�cessit� de publicit� ?