Le gel du projet de raffinerie pr�vu � Tiaret continue de susciter des interrogations parmi le collectif des �lus et la population locale. L�absence d�information officielle quant � la v�racit� ou non de cette d�cision laisse libre cours � toutes les interpr�tations. �S�agit-il d�une annulation pure et simple ou d�une d�localisation ?� se demandent des repr�sentants de la soci�t� civile dans un document remis � notre bureau. Ces derniers, qui n�arrivent pas � comprendre cette probable �annulation�, ont manifest� leur inqui�tude et interpellent le pr�sident de la R�publique. D�j�, en date du 20 avril dernier, un d�put� avait, dans une question par �crits, demand� au ministre de l�Energie des �claircissements sur le retard que conna�t ce projet. Dans le m�me contexte, un groupe de 20 parlementaires repr�sentant les wilayas des Hauts-Plateaux de l�Ouest a interpell� le 3 juillet 2011 le Premier ministre d�autant que celui-ci avait fait des d�clarations quant au maintien du projet dans la wilaya de Tiaret, et ce lors de la pr�sentation de politique g�n�rale en octobre 2010. Le choix du site, la configuration des voies de communication (routes, ligne ferroviaire, a�rogare), les expropriations des terres sont autant d�indices d�notant du maintien du complexe p�trochimique dans la capitale du Sersou, mais le silence qui s�en est suivi depuis laisse planer le doute. Si cet abandon se confirme, cela accentuera le d�sespoir d�une r�gion en nette croissance sur le plan d�mographique (un million d�habitants) avec un chef-lieu de wilaya qui a enregistr� un exode des plus importants lors de la d�cennie noire. Selon les r�dacteurs du document, �la situation devient pr�occupante � plus d�un titre pour une contr�e d�j� mal en point sur le plan �conomique. L�absence d�un tissu industriel et de projets structurants n�augure aucune perspective de d�veloppement de la r�gion, nonobstant la disponibilit� d�une zone industrielle vierge et inexploit�e depuis la fermeture il y a pr�s de trois d�cennies d�un lot important d�entreprises, dont la Sonitex, la SN M�tal, la Sonacome mais aussi des entit�s �conomiques de wilaya dans les domaines des transports, du b�timent, des travaux publics��, r�pliquent-ils. Cette zone, connue jadis pour son intense activit�, est un lieu fantomatique en l�absence d�investissements fiables et durables. Les seules b�tisses qui restent ne sont que ruines et sujettes � des d�gradations effr�n�es. L�exemple le plus �difiant est indubitablement celui du complexe lainier ex-Sonitex dont la superficie frise les 24 hectares toutes infrastructures comprises (bloc administratif, station d�eau, hangars�) ou encore celui de l�Emac de Frenda sp�cialis�e dans le traitement et la production du cuir. La d�sertification �conomique des Hauts-Plateaux, souligne un citoyen, est porteuse de p�rils pour la coh�sion et la stabilit�. Et d�ajouter que l�Alg�rie ne peut continuer � concentrer les implantations industrielles sur la bande c�ti�re au d�triment de l�int�rieur du pays. La situation peu r�confortante qui pr�vaut continue � inciter la soci�t� civile extr�mement pr�occup�e, � focaliser son espoir sur cet appel � l'endroit du chef de l�Etat en vue d�un �ventuel d�nouement heureux.