D�cid� et impatient, le septuag�naire descendait les escaliers de la station de Tafourah, � proximit� de la Grande Poste. �J�ai pris le m�tropolitain parisien en 1950 et je ne veux pas rater le rendez-vous d�aujourd�hui�. Il allait pour la premi�re fois prendre le m�tro alg�rois mis en service hier. F-Zohra B.-Alger (Le Soir)- : Les couloirs du m�tro ont connu, hier, une fr�quentation record pour une premi�re mise en service. Fascin�s, les Alg�rois sont sortis pour une v�ritable vir�e touristique, histoire de voir le �mythe� de plus pr�s. En famille, en couple entre amis ou en solo, ils se sont dirig�s d�s le d�but de la matin�e vers les diff�rentes stations de la capitale. 11 heures du matin, un groupe de jeunes s�engouffre dans la station A�ssat-Idir, leurs sacs � dos sont minutieusement fouill�s par un agent de police. Arriv� dans la station, le groupe se dirige vers une machine automatique de distribution de billets. Ils sont aid�s par un agent qui s�efforce d�obtenir deux billets en introduisant une pi�ce de dix dinars. Sans r�sultat cependant. Les jeunes s�impatientent mais prennent leur mal en patience. Le guichet de vente de billets � c�t� n�est pas encore ouvert et l�employ� se pr�pare � l�accueil du public. Les employ�s du m�tro sont post�s au niveau de tous les acc�s et orientent les usagers en leur indiquant les directions mais aussi en leur expliquant comment composter les tickets et acc�der aux quais. Les visiteurs sont nombreux et une cha�ne se forme d�j� pour l�achat des tickets. Sur les quais, les usagers regardent curieusement autour d�eux et surtout prennent des photos pour immortaliser ce moment historique pour les Alg�rois. La rame arrive au niveau du quai, les portes s�ouvrent pour laisser entrer des passagers �mus. La voiture d�marre quelques secondes apr�s. Les passagers euphoriques engagent, d�embl�e, la conversation entre eux pour commenter l��v�nement. �Cela va nous faciliter certainement nos d�placements vers le centre-ville, on pourra vaquer � nos occupations et faire le trajet en un temps record sans les inconv�nients de la circulation �, lance un monsieur � la cantonade approuv� par deux jeunes femmes. Un jeune homme fera pour sa part remarquer que beaucoup d�employ�s n�h�siteront plus � rentrer chez eux pour d�jeuner. D�autres passagers expliquent � leurs enfants qu�ils ont la chance de prendre un moyen de transport qui a mis trente ans pour voir le jour. En d�but d�apr�s-midi, les quais sont bond�s de monde. Les policiers, les agents charg�s de la s�curit�, de l�entretien et les employ�s de la RATP Alger sont � l�aff�t du moindre incident. Les visiteurs, eux ont vite fait de s�adapter aux diff�rentes stations et se dirigent dans les couloirs d�un pas d�cid� en suivant les indications. �Il faut dire qu�il n�y a qu�une seule ligne contrairement � d�autres capitales o� c�est un vrai labyrinthe, il est donc difficile de se perdre ou de ne pas retrouver sa station�, commente une jeune femme. La fr�quentation est tellement importante que les agents d�cident de vendre directement les billets aux usagers � c�t� des guichets et des machines de distribution qui se sont av�r�es insuffisantes devant le rush de visiteurs. L�arriv�e au terminus et � la station de Ha� El Badr o� le m�tro ressort � l�air libre, fascine les occupants de la rame qui regardent curieusement autour d�eux. Un groupe de visiteurs ayant pris le m�tro depuis la Grande Poste, juste pour d�couvrir ce moyen de transport, demande � l�agent s�ils peuvent refaire le trajet inverse sans acheter de billet. Il r�pond par l�affirmative. Les parents et autres accompagnateurs ont du mal � retenir les enfants surexcit�s. Des agents de la RATP ont tenu aussi, hier, � pr�ciser aux voyageurs qu�il fallait rester �loign�s de la bande noire au niveau des quais. Ils rappelleront aussi qu�il fallait bien tenir les enfants et de ne pas essayer de rentrer dans la rame quand les portes sont en train de se fermer. Toutefois, l�on ne peut s�emp�cher de remarquer que des d�tritus commencent d�j� � s�entasser dans les escaliers et m�me dans certaines rames. Des panneaux sont l� pourtant pour interdire de fumer, les crachats, les vendeurs � la sauvette, les animaux et les bagages lourds. �Nous croisons les doigts pour que les lieux restent aussi propres�, commente d�ailleurs une jeune fille. F.-Z. B. Des imperfections � am�liorer Si les Alg�rois �taient carr�ment subjugu�s par la d�couverte du m�tro hier, l�on ne peut s�emp�cher de relever quelques d�tails qui entachent l�infrastructure qui est appel�e � changer les habitudes de d�placements dans la capitale. Beaucoup d�usagers remarqueront que rien ne distingue une station d�une autre. Elles sont toutes jumelles et il faut se r�f�rer aux indications pour se diriger ou savoir o� l�on se trouve. Ce qui est particuli�rement ardu pour les personnes illettr�es qui seront oblig�es de demander syst�matiquement leur chemin. Par ailleurs, l�acc�s � la sortie au niveau de la station de Khelifa-Boukhalfa, est une petite pente qui n�cessite de gros efforts, ce qui est un v�ritable obstacle pour les personnes �g�es notamment. La question des tickets a pos� aussi un probl�me aux usagers qui voulaient hier acheter un paquet de dix unit�s. Ils se sont vu r�pondre qu�ils devaient les utiliser le jour m�me et par la m�me personne.