Photo : S. Zoheir Par Billal Larbi Après une attente qui aura duré des années (essentiellement pour des contraintes d'ordre budgétaire et sécuritaire), les Algérois vont pouvoir, dès l'été prochain, monter à bord du métro de leur capitale. C'est en tout cas ce qui ressort de la déclaration faite, hier, par M. Amar Tou, ministre des Transports, à l'occasion de la cérémonie officielle de la réception de la première rame du métro d'Alger, arrivée en Algérie le 29 septembre dernier. «La vision mondiale veut qu'il faut qu'il y ait une concurrence entre les différents moyens de transport. Dans ce cadre, la priorité doit être donnée au transport par le biais de la voie ferroviaire», dira en substance le ministre des Transports, ajoutant que le métro ne pourra qu'avoir une incidence positive sur les transports au niveau de la capitale, dans la mesure où il permettra le désengorgement de cette dernière. «L'asphyxie en matière de circulation routière au niveau de la capitale est indéniable. Un pareil projet ne peut que s'avérer salutaire», tiendra à ajouter le ministre. Pour ce dernier, la mise en service du métro d'Alger est prévue pour le mois de juillet de l'année prochaine. «On prévoit à partir du mois de décembre prochain la réception de 13 autres rames [comptant six voitures chacune], à raison de deux rames par mois», affirmera M. Tou. C'est à la Régie autonome des transports parisiens (RATP) qu'a été confié le volet relatif à la gestion du futur métro de la capitale. S'agissant de l'aspect technique (dont la maintenance), ce sont des entreprises algériennes, associées à des entreprises étrangères, qui s'en chargeront. A la faveur des explications données au responsable n°1 du secteur des transports dans notre pays, à l'issue de sa visite d'inspection à la voie d'essai du métro d'Alger située à Bachdjarah, il ressort que l'essai de la première rame du métro (dont le centre de direction automatique est situé aux Annassers) est prévu pour la fin du mois en cours. S'agissant de la ligne 1 du métro d'Alger, reliant Hai El Badr à la Grande Poste, elle dessert six communes, en l'occurrence Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Hamma, Sidi M'hamed et Alger-centre. Cette ligne devrait être étendue vers la place des Martyrs (pour desservir les communes d'Alger-centre et de la Casbah), El Harrach (pour desservir la commune de Gué de Constantine) ainsi que Aïn Naadja, laquelle desservira la commune de Gué de Constantine. Au sujet des infrastructures de cette ligne (tunnels, stations, complexe de maintenance, poste haute tension, pose de câbles et montage de divers autres équipements), les explications attestent qu'elles ont toutes été achevées. Emboîtant le pas au ministre des Transports, M. Zendaoui, directeur général de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), insistera pour dire que le futur métro de la capitale ne pourra que chambouler les habitudes des Algérois. «Lorsqu'on sait qu'avec le métro d'Alger, il nous suffira d'à peine 15 minutes pour parcourir des itinéraires jadis parcourus en plus de deux heures [encombrement oblige], eh bien, on ne peut qu'être réconfortés», tiendra-t-il à préciser, non sans mettre l'accent sur la nécessité, pour le citoyen, de faire preuve de civisme afin de ne pas détériorer le matériel importé à coups de devises sonnantes et trébuchantes. «Les voitures constituant les rames ont une durée de vie de 40 ans. Il est vital que les usagers s'impliquent afin de ne pas porter atteinte aux voitures et à tout ce qui s'attache au métro [tunnels, stations…]. En tout cas, nous comptons, pendant les quelques mois qui nous séparent de la mise en service du métro, lancer une campagne de sensibilisation au profit du citoyen en général et de l'usager du métro de façon particulière. Tout compte fait, c'est à lui que profite ce moyen de transport, véritable indice du développement d'une nation», conclura le DG de l'EMA. Avant de prendre congé des journalistes, le ministre des Transports leur donnera rendez-vous dans très peu de temps «afin que nous puissions ensemble visiter la station de commande centralisée, équipée de moyens audiovisuels en liaison avec toutes les stations», précisera M. Tou.