ALGER - C'est ''féerique, extraordinaire'', s'extasie un quinquagénaire en prenant place dans la seconde rame du tout nouveau Métropolitain d'Alger, entré en exploitation mardi, au lendemain de son inauguration officielle par le président de la république, Abdelaziz Bouteflika. A la station Tafourah-Grande Poste, en plein coeur de la capitale algérienne, il y avait foule en ce 1er novembre, jour de commémoration pour les algériens du déclenchement de la guerre de libération nationale. Les agents de la RATP-El Djazair étaient au four et au moulin : tout en vendant les tickets de métro, ils répondaient en même temps aux nombreuses questions de t out ceux qui sont venus faire la découverte de ''leur métro''. Ambiance particulière en fait au niveau de cette bouche de métro où les enfants, accompagnés de leurs parents, tout aussi curieux que leur progéniture, étaient admiratifs devant ''la bête'', formée de plusieurs rames qui surgissaient brusquement devant les quais, où attendaient de nombreux passagers. ''Nous sommes venus découvrir ce métro dont on parle tant'', lance un vieux, qui descendait péniblement les marches, alors que dans la cabine, plusieurs passagers, avec leurs enfants filmaient tout avec leurs téléphones portables. Pour un jour férié, il y avait ainsi de nombreux passagers, mais également des étrangers qui se sont rassemblés près des guichets de vente de billets pour immortaliser, avec leurs caméras, ce moment inoubliable : prendre enfin le métro, à Alger, un 1er novembre 2011. Huit semaines après la mise en marche ''à blanc'' du métro d'Alger, la société RATP-El Djazaïr a procédé aujourd'hui mardi au début de l'exploitation commerciale de la ligne 1, qui comprend 10 stations implantées dans les communes de Bachdjarah, El Makaria, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-centre. Pour les nouveaux ''accrocs'' du métro d'Alger, ce sera dorénavant les stations de Khelifa-Boukhafa, Aissat Idir (Belouizdad) ou celle de Tafourah-Grande poste. A voir l'engouement du premier jour de sa mise en exploitation, le métro d'Alger, avec une architecture agréable, très aérée, devra vite supplanter les autres types de transports urbains, selon des passagers. Théoriquement, le métro d'Alger assurera le transport de quelque 25.000 personnes par heure et par sens sur son unique ligne, selon la direction de l'Entreprise du Métro d'Alger. D'autre part, l'exploitation du métro d'Alger est assurée par un personnel algérien à 98,5%, alors que 86% du personnel d'exploitation ont moins de 35 ans. Pour autant, un dispositif sécuritaire assez renforcé est perceptible, dès l'entame de la bouche de métro, mais avec cette particularité de policiers en tenue très décontractés, répondant avec amabilité aux questions des ''visiteurs''. Selon un officier, les ''gratteurs'' de guitare ou autres ''artistes'' qui s'installeront dans les bouches de métro pour ''quelques dinars de plus'' ne sont pas tolérés, à l'instar de ceux qui squattent le métro parisien en quête d'un euro pour ''vivre''. Pour les algérois, il y aura dorénavant l'avant et l'après métro d'Alger, en attendant l'arrivée du tramway dans le centre de la capitale pour couronner les sacrifices de tout ceux qui ont travaillé, depuis trente années, pour que ce projet voit enfin le jour. Et puis, arrivés à destination, et en sortant en empruntant l'escalator, beaucoup espèrent ''longue vie'' au métro d'Alger.