Par Kader Bakou Jadis, les s�ances soir�es des cin�mas �taient les meilleures. Tout commence quand quelqu�un vient dire � ses amis qu�il y a un bon film dans telle salle. Les s�ances nocturnes commencent � 21h. Apr�s le d�ner, vers huit heures du soir, la bande prend le chemin de la salle. Un dernier coup d��il sur les affiches au hall, puis c�est l�achat des billets. Certains et selon la saison ach�tent des cacahu�tes ou des glaces. Des ouvreuses sont l� pour vous conduire jusqu�� votre si�ge. La salle se remplit � vue d��il. Tout le monde attend �Charlot� avec impatience. On rit de bon c�ur en attendant le film de la soir�e. D�ailleurs, les films comiques ne manquaient pas � l��poque. Apr�s une s�rie de courts m�trages de Charlie Chaplin, il arrive que le film de la soir�e soit un des longs m�trages des Charlots, cette joyeuse bande des quatre Fran�ais. Le rire �tant contagieux, on savoure mieux un film de ce genre avec ses copains. En outre, dans une salle, c�est pas comme � la maison : on peut rire bruyamment sans d�ranger personne. C�est l�entracte, beaucoup en profitent pour aller boire �un coup� au caf� en face. Vers 23h, c�est la fin de la soir�e. Sur le chemin du retour, dans les rues vides (� l��poque), les phrases commencent toujours par des �tu as vu quand...?�. Des agents de police, parfois, vous demandent d�o� vous venez et dans quel quartier vous habitez. Pas la peine de montrer la carte d�identit� en ces temps-l� de �paix civile� : il suffisait de montrer le ticket du cin� et vous pouviez continuer votre chemin tranquillement. Voil�, c�est l�heure de se s�parer apr�s cinq minutes d�une ultime discussion et d�un ultime �clat de rire (cette fois �touff� par pudeur parce que nous sommes sur la voie publique). La prochaine soir�e, nous irons voir un film de Jerry Lewis... K. B.