Par Kader Bakou Baba Marzoug a une longue histoire. Apr�s la reprise du P�n�n aux Espagnols, Kheir-Eddine Barberousse, devenu souverain en 1529, d�cide de fortifier la ville. Lui et son successeur Baba Hassan vont la doter de forts et d�une s�rie de puissantes batteries. En 1542, Baba Hassan fait fabriquer un gigantesque canon par un fondeur v�nitien. Cette pi�ce baptis�e Baba Marzoug sera install�e � l�Amiraut�. A cause d�une affaire d�esclaves, Louis XIV envoya, en 1683, l�amiral Abraham Duquesne, � la t�te d�une exp�dition punitive d�une centaine de navires, bombarder Alger. Le dey demanda une armistice et l�ouverture de n�gociations. L�interm�diaire fran�ais �tait le p�re Le Vacher, vicaire apostolique d�sign� par le roi comme son consul � Alger. Duquesne obtient la lib�ration de la plupart des captifs chr�tiens. Mais un certain Mezzo Morto, alias Hadj Hussein, riche ren�gat g�nois, fomenta un complot politique. Il assassine Baba Hassan et ligue la population alg�roise contre les Fran�ais. L�amiral Duquesne reprend alors les bombardements. Mezzo Morto, devenu dey, ordonne la capture du consul Le Vacher, revenu � terre entre-temps. Accus� de tra�trise, il sera ligot� et men� au port. Des artilleurs braquent Baba Marzoug vers le vaisseau amiral de la flotte fran�aise. Ils placent Le Vacher devant la bouche du canon et tirent. Depuis ce jour, la marine fran�aise appelle Baba Marzoug �la Consulaire� en souvenir du malheureux p�re �canonis�, pourrait-on dire. En 1830, apr�s la conqu�te d�Alger par l�arm�e fran�aise, la plupart des canons de la ville seront fondus et transform�s en monnaie. Mais, l�amiral en chef de l�armada fran�aise, Victor-Guy Duperr�, n�a pas oubli� l�histoire de Baba Marzoug. Ce Breton de Brest fait transf�rer le c�l�bre canon en Bretagne o� il sera �rig� en colonne le 27 juillet 1833, au magasin g�n�ral quai Tourville. Dans son livre Chroniques alg�roise. La Casbah paru en 2011 aux �ditions Anep, Nourreddine Louhal a �voqu� Baba Marzoug dans une chronique intitul�e La Consulaire de Baba Marzoug et les armes d�Abdelkader (p. 27). Le m�me article �tait d�j� sorti dans l��dition du 3 ao�t 2006 du quotidien l�Authentique. Jean Le Vacher a d�barqu� � Alger le 23 mai 1668. Il y est rest� pratiquement jusqu'� sa tragique mort. Des sources europ�ennes disent que l�amiral Duquesne s��tait montr� cruel avec lui et sans �gard pour son �ge et ses fonctions. Le consul voulait �viter la guerre. Apr�s l�avoir durement trait�, Duquesne lui lance : �Vous �tes plus turc que chr�tien !� Deux si�cles plus tard, vint un consul qui voulait co�te que co�te la guerre� K. B.