Le Metropolitan Opera de New York a redonn� un nouveau souffle au Ring de Richard Wagner avec une version � la fois futuriste et r�tro mise en sc�ne par le Qu�b�cois Robert Lepage, mais sa d�bauche de moyens suscite des commentaires mitig�s. Pr�sent� par l'institution comme �la production la plus ambitieuse� de son histoire, cet op�ra, mont� avec un budget de 16 millions de dollars, offre une interpr�tation moderne de L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfriedet Le Cr�puscule des dieux, la grande t�tralogie du compositeur allemand. Cette oeuvre, qui a donn� lieu � de nombreuses interpr�tations au cours de l'histoire, inclut pour la premi�re fois un nouveau protagoniste : la sc�ne. Robert Lepage a transform� celle de l'op�ra new-yorkais en un immense clavier. Cet ensemble de 45 tonnes, surnomm� la �machine� et cr�� par le sc�nographe qu�b�cois Carl Fillion, laisse appara�tre au fur et � mesure de la pi�ce des �l�ments de d�cor comme des rivi�res, des for�ts et des montagnes. Pendant la danse des nymphes, une sc�ne de L'Or du Rhin, la �machine� �voque de l'eau ruisselante, dans laquelle les chor�graphes dansent. Et pendant la Chevauch�e des Walkyries, les planches deviennent les montures de demi-dieux rassemblant les h�ros tomb�s au combat pour les amener au Walhalla, le paradis des guerriers. Les costumes de cet op�ra plant� dans la mythologie nordique semblent tout droit sortis de films de science-fiction. Le baryton gallois Bryn Terfel, dans la peau de Wotan, la soprano am�ricaine Deborah Voigt, en Br�nnhilde, et le t�nor am�ricain Jay Hunter Morris, sous les traits de Siegfried, magnifie l'op�ra dirig� par le chef d'orchestre italien Fabio Luisi. La pi�ce a cependant rencontr� plusieurs critiques pour sa d�mesure. �Sou pour sou, tonne pour tonne, il s'agit de la production la plus d�pourvue de finesse et du plus gros g�chis de l'histoire de l'op�ra moderne�, raille l'influent magazine New Yorker. Robert Lepage assure pour sa part qu'il a �t� �tr�s respectueux� de l'�uvre de Richard Wagner qu'il a restitu�e dans un contexte �tr�s moderne�. �Nous essayons de voir comment nous pouvons raconter cette histoire classique de la mani�re la plus compl�te pour notre �poque�, indique le metteur en sc�ne sur le site du Metropolitan. �Le Ring est l'une de ces rares occasions de travailler sur une �uvre aussi fournie. Ce n'est pas juste une histoire, ce n'est pas juste un op�ra ou une s�rie d'op�ras : c'est tout un univers�, souligne le dramaturge, qui a aussi r�alis� de nombreux films. Un documentaire sur cette �uvre imposante a d'ailleurs �t� projet� au festival du film de Tribeca � New York. Le R�ve de Wagner, de la r�alisatrice Susan Froemke, suit la r�alisation de cette mise en sc�ne �sans pr�c�dent� de Robert Lepage. Compos� pendant 26 ans par Wagner (1813-1883), L'Anneau des Nibelungen rassemble des �l�ments de culture germanique et m�di�vale. La pi�ce raconte l'histoire d'un anneau magique qui permettrait de dominer le monde. Cette t�tralogie fut jou�e pour la premi�re fois en 1876 � Bayreuth, en Allemagne. Le Metropolitan Opera de New York a pr�sent� les quatre �uvres s�par�ment et termine ce mois-ci le marathon de L'Anneaupar la pr�sentation de l'ensemble de la t�tralogie phare de Wagner, l'�quivalent de seize heures d'op�ra.