Ahmed Ouyahia paiera-t-il de son poste de secr�taire g�n�ral du Rassemblement national d�mocratique (RND) la maigre moisson �lectorale lors des �lections l�gislatives du 10 mai dernier ? En tout cas, la contestation interne a d�j� germ�. Elle s�annonce m�me assez structur�e et forte. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le secr�taire g�n�ral du RND devra donc faire face lui aussi, comme le patron du FLN, � un mouvement de contestation interne, avec, il faut le dire, l�argument �lectoral en moins. Si Belkhadem se gausse et s�affiche serein face � ses adversaires dont la fronde est ant�rieure au scrutin l�gislatif, Ahmed Ouyahia a, en revanche, du souci � se faire, du moins devrait-il r�ussir bien des prouesses man�uvri�res pour garder le pied � l��trier. Ce dernier est en effet en ligne de mire, depuis hier, d�un mouvement de sauvegarde du RND, en fait une initiative paraph�e par pas moins de 35 membres du conseil national du parti, dont, comme figures de proue, le maire d�Alger-Centre, Tayeb Zitouni, la premi�re responsable de l�UNFA, Nouria Hafsi, ainsi que Belkacem Ben Hassir et Mme Flici. Chez les signataires de l�initiative, le ressentiment � l�endroit d�Ouyahia est tellement immense qu�ils n�ont pas h�sit�, dans une d�claration publique, � le vilipender au vitriol. Que r�clament-ils ? La d�mission, �videmment, d�Ahmed Ouyahia de son poste de secr�taire g�n�ral du RND. �Un chef doit assumer ses responsabilit�s, toutes ses responsabilit�s. Il doit se soumettre au jugement des militants qui restent les v�ritables propri�taires du parti. Il doit accepter leur d�cision tel que le recommande la discipline du parti. Il doit donc de lui-m�me, face au miroir de son bilan, se d�mettre de ses fonctions.� La sentence est prononc�e. Mais Ouyahia est-il homme � s�avouer vaincu et pli�, sans r�sister, face � l�adversit� ? On ne sait. Plut�t on le voit mal l�cher les r�nes du parti et rentrer souper tranquillement chez lui. Il nourrit, r�v�lent ses d�tracteurs, une ambition pr�sidentielle. Une ambition qui ne se passe pas d�une assise partisane, d�autant que, apr�s les r�sultats des l�gislatives du 10 mai, il n�est m�me plus assur� de se maintenir au Premier minist�re. Abdelaziz Belkhadem, aur�ol� de sa victoire �lectorale, a h�te de le voir faire ses valises. �Le secr�taire g�n�ral actuel du RND est habit� par une ambition, non pas pour le pays, mais pour lui-m�me. Cette ambition d�raisonnable, d�mesur�e, car d�lirante, entra�ne, dans son itin�raire propre, le d�labrement du parti, ainsi que nombre d�injustices et de reniements, � l�encontre des militants. Cet ego hypertrophi� a occult� compl�tement la promotion programm�e du RND, qui a �t� en fait r�duit � ne servir que les d�sid�rata de son chef dans sa course effr�n�e vers la magistrature supr�me.� La m�che est vendue et le secret, s�il en est, trahi. Mais alors pourquoi des cadres du parti travaillent-ils � contrarier une telle ambition chez leur secr�taire g�n�ral ? Et au profit de qui ? Pour eux, cette ambition s�est faite au d�triment de l��mancipation �lectorale du parti. �15 ans apr�s la fondation du RND, les chiffres parlent et rendent compte d�une intol�rable descente aux enfers, d�une inadmissible d�gringolade : nous avons perdu 50% des si�ges de d�put�s, 75% de si�ges de s�nateurs, 70% des APC, et 60% de nos APW. Les prochaines �lections locales s�annoncent d�j� comme devant �tre tr�s mauvaises pour notre parti�, arguent les signataires de l�initiative qui, apr�s la tribune publi�e par Nouria Hafsi dans le Soir d�Alg�rie, mettent � nu les pratiques anti-d�mocratiques d�Ahmed Ouyahia dans sa fonction de SG du RND. A ce dernier, il est reproch� un d�ficit d�mocratique, affubl� du pas du tout glorieux titre de �chef de bande, pr�dateur politique f�roce et �tiquet�, � l�app�tit insatiable.� Voil� qui promet un conseil national du RND houleux.