Les partis font appel aux femmes pour consolider leurs positions mais ils omettent souvent de les inclure sur leurs listes électorales. La secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Mme Nouria Hafsi, a renouvelé, hier à Alger son appel au président de la République pour imposer «un système de quotas pour les femmes dans le Parlement, seul garant, selon elle, pour faire respecter la loi et donner à la femme ses droits. Ainsi, la femme aura la possibilité de jouir de ses droits constitutionnels avec une large présence dans les institutions législatives du pays.» C'est ce qui ressort, en substance, du 10e Congrès de l'Unfa, tenu hier à l'hôtel El Aurassi (Alger). Nouria Hafsi a affirmé, dans son allocution d'ouverture, que «la présence des sénateurs femmes au Parlement algérien demeure faible, car leurs nombre ne dépasse pas les 8%. C'est un faible taux comparé à celui des autres pays.» Elle a cité quelques exemples à l'image «de la Mauritanie où les femmes occupent 25% des sièges,le Rwanda 28%, les Etats-Unis d'Amérique 17% et 45% aux Pays-Bas». Dans ce contexte, Mme Hafsi n'a pas mâché ses mots en incriminant les différents partis: «Ils font appel aux femmes pour consolider leurs positions, mais ils omettent souvent de les inclure sur leurs listes électorales.» Et d'enchaîner: «Il est temps que la femme algérienne fasse son entrée sur la scène politique, elle qui était sur tous les fronts, de la guerre de Libération à la lutte contre le terrorisme.» Dans une autre optique, Mme Hafsi a souligné que la situation de la femme en Algérie n'a pas beaucoup évolué. Elle a indiqué, dans ce sillage, qu'il est très difficile de placer des femmes sur les listes électorales. «Il faut qu'il y ait une volonté politique pour permettre à la gent féminine d'intégrer la scène politique. Des décisions doivent être prises au niveau des instances dirigeantes des partis pour qu'ils accordent des quotas représentatifs aux femmes lors du tri des candidatures», a-t-elle suggéré. Cependant, la secrétaire générale de l'Unfa n'a soufflé mot sur ce que font les femmes pour s'imposer sur la scène politique. Cette rencontre a été rehaussée par la présence du chef du gouvernement, également président du Rassemblement national démocratique (RND) qui a déclaré à la presse: «Nous sommes fiers de la femme algérienne qui a été un symbole de la lutte durant la guerre de Libération nationale, sans oublier son combat héroïque contre le terrorisme.» Dans un message lu par Ahmed Ouyahia, le président Bouteflika a signalé que «la femme algérienne continue toujours son combat pour le progrès et le développement durable. Elle demeure le symbole du courage». Tout en rappelant les acquis de l'Unfa, Mme Hafsi reconnaît que «beaucoup reste à faire pour la femme algérienne au vu de sa situation précaire aggravée par la pauvreté et l'ignorance, notamment dans les milieux ruraux». Enfin, l'Union nationale des femmes algériennes réitère son appel au Président Bouteflika à briguer un troisième mandat. Nouria Hafsi et non moins députée RND, n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour exprimer son soutien inconditionnel au président de la République.