De notre envoy� sp�cial � El Tarf, Mehdi Mehenni L��tude d�am�nagement du bassin versant de oued Mefragh ne sera achev�e qu�au mois de d�cembre. En attendant la soumission du projet au Conseil de gouvernement, le lancement de l�avis d�appel d�offres et ensuite le lancement des travaux, ce bassin, o� se d�versent l�ensemble des oueds de la wilaya d�El-Tarf et qui a �t� � l�origine des inondations qui ont ravag� la r�gion au mois de f�vrier 2012, reste � la merci des al�as climatiques� Le nouveau ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, en visite d�inspection ce jeudi, dans la wilaya d�El-Tarf, a d�couvert, � sa grande surprise, que le budget de curage et d�am�nagement des six oueds de la r�gion, qui est de 1 157 000 000 DA, a �t� pratiquement consomm� alors que le taux d�avancement des travaux n�a pas d�pass� les 66% alors que l�hiver approche. Le premier point de la visite, oued Boukhmira, dans la commune d�Echatt, a �t� largement suffisant pour le ministre pour r�aliser que ces travaux qui rev�tent pourtant un caract�re d�urgence compte tenu des inondations du mois de f�vrier 2012 peinent � avancer. Le wali d�El-Tarf, visiblement g�n�, a avanc� les motifs d�absence de mat�riel de curage et autres moyens. Hocine Necib n�a pas fait dans le d�tail et a instruit le directeur de l�hydraulique de la wilaya d�El-Tarf de prendre imm�diatement l�affaire en main tout en lui accordant une enveloppe suppl�mentaire de 10 millions de dinars. Mais si ces projets sont plus ou moins en cours de r�alisation, il en est un, et des plus importants, qui est encore au stade de l��tude. Le dilemme de oued Mafragh ! Ce bassin, o� se d�versent l�ensemble des oueds de la r�gion, est souvent bouch�, ce qui provoque des inondations cycliques ravageant � chaque fois les terres agricoles et les infrastructures routi�res. Ce oued qui peut v�hiculer jusqu�� 2 500 m3 d�eau � la seconde est en contact permanent avec la mer. Le probl�me est que le sable de la mer s�infiltre � travers une embouchure et provoque un amoncellement au niveau du lit de l�oued. Les eaux qui proviennent des cinq autres oueds de la r�gion stagnent et g�n�rent des inondations. Une �tude d�am�nagement du bassin versant et des berges de l�oued Mafragh ainsi que la r�alisation d�un musoir ont �t� attribu�es � un bureau d��tudes apr�s les inondations de f�vrier 2012 ; pour un d�lai de cinq mois et un budget de 1,5 milliard de centimes. Non seulement l��tude ne sera achev�e qu�au mois de d�cembre 2012, mais le ministre a constat� sur la fiche technique qui lui a �t� pr�sent�e que le travail fait est bas� sur des �ventualit�s. �Il s�agit d�une question de la plus haute importance, des vies humaines sont en jeu et nous n�avons pas droit � l�erreur. Je ne comprends pas pourquoi vous employez sur vos fiches techniques l�expression Eventuel� Nous ne sommes plus dans l��ventualit� du moment qu�il s�agit d�un projet de s�curit�. Je veux une �tude � long terme, en mesure de r�soudre d�finitivement ce probl�me�, a-t-il martel� avant de sommer les diff�rents intervenants en charge de l��tude de finaliser le travail avant novembre 2012 afin qu�il puisse soumettre le projet en Conseil des ministres pour approbation et ensuite lancer l�avis d�appel d�offres et entamer les travaux n�cessaires. La grande d�ception de Hocine Necib Le ministre des Ressources en eau n�a pas trouv� les mots pour d�crire sa grande d�ception en d�couvrant l��tat dans lequel se trouvent les lacs d�El Kala. Il s�est content� de dire en visitant le complexe humide de la zone nord-est de la wilaya : �Cela me fait mal au c�ur !� Il s�agit du lac Tonga, class� par l�Unesco patrimoine mondial (zone 1), vu son importance. Le lac est empli en effet de salet�, d�herbes toxiques d�ordures. Plus encore, l�absence d�un curage r�gulier de ce lac a provoqu� son d�bordement lors des inondations de f�vrier 2012 ayant caus� des d�g�ts consid�rables aux infrastructures hydrauliques de la r�gion. Le wali et le directeur du complexe de la zone humide en question ont justifi� cette situation dramatique par le fait qu�il s�agit d�un patrimoine prot�g� et qu�il n�est souvent pas facile d�engager des travaux de nettoyage. Mais ce n�est pas l�avis de tous. Un sp�cialiste approch� sur les lieux expliqua que zone prot�g�e ne veut pas dire qu�il n�est pas permis d�entretenir le lac ou de cr�er de la vie autour mais, au contraire, ajoute-t-il, �cela s�impose�. Le pr�sident de l�APW d�El Tarf, pr�sent sur les lieux, a affirm� au ministre que depuis plus de trente ans, voire avant l��poque o� les riverains du lac proc�daient � son d�sherbage, les autorit�s locales n�ont pas entrepris la moindre action. En attendant, les eaux contamin�es de lac Tonga se d�versent dans l�une des plus somptueuses plages d�El-Kala. Il s�agit de la plage Missida. �Depuis 2007, vous nous dites que vous allez proc�der au nettoyage du lac Tonga et r�gler le probl�me de d�versement dans la plage de Missida mais vous n�avez rien fait encore�, dira le P/APW au directeur de l�environnement de la wilaya d�El-Tarf. Pour venir � bout de cette situation, ne serait-ce que partiellement, Hocine Necib a instruit le wali d�El-Tarf de cr�er une commission de wilaya dans laquelle si�geront diff�rents secteurs pour se concerter et pouvoir ensuite passer � l�action. Un ciel cl�ment et des robinets � sec ! La wilaya d�El-Tarf est l�une des r�gions les plus arros�es d�Alg�rie. Sa pluviom�trie atteint parfois les 1 200 mm/an et est d�une intensit� qui d�passe les 180 litres par seconde � l�hectare. Des averses tr�s concentr�es qui, faute d�une bonne canalisation, donnent lieu souvent � des inondations ravageuses (1973, 1984, 1985, 2003, 2010, 2012). En l�absence d�une bonne gestion, cette cl�mence du ciel s�est transform�e en mal�diction. Car � c�t� de cela, la wilaya d�El-Tarf est l�une des r�gions qui souffrent le plus du probl�me de l�eau potable. Si dans le centre-ville d�El- Tarf et d�El-Kala, les citoyens ont acc�s � l�eau seulement deux fois par jour, selon une plage horaire, � l�ouest de la wilaya, la population re�oit de l�eau sal�e et ach�te de l�eau potable pour boire. Le ministre a promis que la situation sera redress�e dans les plus brefs d�lais en lan�ant aux autorit�s locales de la wilaya : �C�est inadmissible, les gens ont soif et il faut leur donner de l�eau sans plus tarder.�