Les partis islamistes, le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) en premier chef, ont bu le calice �lectoral jusqu�au d�sarroi le plus total. Les �lections locales ont apport� la cinglante confirmation de leur d�clin �lectoral d�j� enregistr� lors des �lections l�gislatives de mai dernier. En comp�titeurs solitaires ou conqu�rants coalis�s, les partis islamistes ont quasiment fait de la figuration lors des �lections locales de jeudi dernier. Une perte de vitesse retentissante, surtout lorsqu�elle est per�ue � l�aune des ambitions qu�ils avaient affich�es. Sur les 391 communes o� il y a eu des majorit�s absolues, l�Alliance de l�Alg�rie verte (AAV), compos�e du MSP, Ennahda et d�El Islah, n�est parvenue � en r�colter qu�une maigre dizaine, tout juste 10, plus pr�cis�ment. Au niveau de la capitale o� elle avait pu s�adjuger 13 si�ges de d�put�s sur les 37 mis en comp�tition lors des l�gislatives, l�Alliance Verte a pein�, comme � Alger- Centre, � r�ussir les minima. D�b�cle sur toute la ligne. Les partis islamistes ne devaient pas conna�tre meilleure fortune au niveau des Assembl�es de wilaya. Ensemble, les listes solitaires du MSP et celles communes avec ses alli�s dans l�AAV n�ont pu engranger que la rachitique moisson de 133 si�ges, alors que le FLN a, � lui seul, rafl� une mise �quivalente � 685 si�ges. La �Sahwa Islamia�, que les partis islamistes alg�riens n�ont pas d�sir�e sur le mode des r�volutions arabes, n�est pas intervenue par l�entremise de l�urne. C�est peut-�tre ce qu�il y a de reconnaissable au pouvoir en place qui, m�me demeur� r�fractaire au changement, a r�ussi � laminer le mouvement islamiste. D�avoir tent� le sevrage brutalement, lui qui a cru en allaitant les mamelles du r�gime, Aboudjerra Soltani a pr�cipit� son parti et ses alli�s dans l�ab�me de la d�ch�ance partisane. Une d�ch�ance qui s�explique aussi par les m�sententes r�p�titives entre ouailles, la d�fection la plus marquante ayant �t� celle � laquelle s��tait rendu Amar Ghoul d�s apr�s l��lection l�gislative. A cela s�ajoute la d�multiplication des banni�res islamistes de laquelle a r�sult� l�atomisation de l��lectorat islamiste. En revanche, les contestations organiques ne semblent pas avoir s�rieusement pes� sur les rendements �lectoraux des FLN et RND, tous deux couvant des mouvements de redressement internes. Les deux partis sont parvenus � faire valoir une arithm�tique qui les place en t�te du classement �lectoral officiellement �tabli par l�administration. Certes, le FLN n�a pas r�ussi la prouesse de vaincre dans 1 000 communes, comme pari� pas son secr�taire g�n�ral, Abdelaziz Belkhadem, mais avec des majorit�s absolues dans 159 communes et des ballottages dans 332 autres, il peut toujours se targuer de confirmer sa bonne sant� �lectorale. Le m�me sentiment devrait aussi animer le RND qui, malgr� sa campagne �lectorale agit�e, s�est maintenu comme outsider. Moins que le FLN, le parti d�Ahmed Ouyahia a eu des majorit�s absolues dans 132 communes et des ballottages dans 215 autres. Miracle des urnes, c�est un nouveau-n� sur la sc�ne politique, le MPA du ministre Amara Benyoun�s, qui talonne les FLN et RND. Le score �lectoral du MPA est, cependant, l�exception qui confirme la r�gle qui a voulu que la majorit� des partis agr��s � la h�te et la veille de l��ch�ance �lectorale devra se satisfaire d�avoir concouru. Tout comme le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune qui a essuy� une s�rieuse sanction de l�urne, lui qui pourtant se pr�valait de peser lourdement dans l��chiquier �lectoral. Son revers �lectoral, cependant, n�est pas aussi significatif que celui essuy� par le FNA, un parti qui, en 2007, avait eu des �lus � ne plus savoir les compter. En d�finitive, les r�sultats des �lections locales ne chamboulent pas grandement la carte politique nationale. Ceci m�me si les partis islamistes ne devraient plus pr�tendre � quelques r�les pr�pond�rants, comme alli�s du pouvoir ou en tant qu�opposants.