Hormis le Front de la justice et du développement (FJD-Adala) de Djaballah, qui a «retenu» la leçon des législatives, un des rares partis, jusque-là, à avoir annoncé le boycott des élections locales du 29 novembre, toutes les autres formations politiques, anciennes ou nouvelles, seront, le jour J, sur les starting-blocks. Même si, nombre d'entres elles doutent encore de la volonté des pouvoirs publics à organiser des élections libres et transparentes, en témoignent leurs valses hésitations, leurs critiques à l'égard de l'administration ou encore les «oui, mais» de certains, il est clair que les élections pour diverses raisons, emballent les partis politiques dont certains ne se font entendre qu'en ces rares occasions. Le dernier délai de dépôt des dossiers de candidatures étant fixé au 10 octobre, où en sont les partis dans leurs préparatifs ? Si certains ont commencé à recueillir des candidatures selon des normes pas toujours démocratiques, pour d'autres, c'est la course contre la montre dans la mesure où non seulement il faut respecter le quota des femmes comme l'exige la loi mais aussi, prendre en considération que le nombre de sièges pour les APC et APW a considérablement augmenté. Une difficulté supplémentaire difficile à surmonter. FLN : «On est dans les délais» Nonobstant la crise au sein du parti qui refait surface à l'occasion des locales et «en perspective des présidentielles de 2014», le Front de libération nationale (FLN), qui compte se présenter sur l'ensemble des wilayas, finalisera ses listes le 6 octobre. «On est dans les délais», nous confiait hier, Kassa Aïssi, chargé de la communication au plus vieux parti, affirmant que «sauf pour les grands centres urbains où c'est la direction du parti qui statue sur les candidatures, au niveau des autres localités, cette mission revient aux commissions locales». Des contestations de noms ? Des recours ? «Cela se passe au niveau local», se contentera de dire Kassa Aïssi révélant qu'actuellement les dossiers sont étudiés au niveau des mouhafadhate et ce, jusqu'au 30 septembre. En somme, la direction du FLN «supervisera» les listes du parti et donnera son aval au milieu d'une contestation qui n'a pas encore dit son dernier mot. Le RND, autre parti de l'Alliance présidentielle peaufine, quant à lui, ses listes dans la sérénité. Une commission a été installée à cet effet, présidée par Tahar Bouzeghoub. 80% des listes sont prêtes, affirme-t-on au RND qui a innové en la matière en ouvrant ses listes aux sympathisants et autres citoyens «intègres». AAV, les risques d'une implosion L'Alliance verte (AAV), composée de l'ex-alliée du RND et du FLN, à savoir le MSP, et les deux mouvements El Islah et Ennahda, une alliance qui s'est pourtant «inscrite dans la durée», semble piétiner et les partis qui l'a composent revoient leurs plans. La décision de participer aux élections n'étant prise par les 3 partis qu'au dernier moment et après moult tergiversations, il est difficile d'affirmer que cette alliance survivra aux locales. Et pour cause, le principal parti, le MSP par la voix de son président annonce que «le choix des listes des candidats est laissé à nos structures locales. Soit on présente des listes exclusivement composées de militants du MSP, soit dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte. On peut aussi ne pas constituer de liste lorsqu'il s'agit de communes, dont la gestion a été désastreuse et ce, pour éviter d'endosser l'échec à l'équipe sortante», précise-t-il. Un aveu d'échec à peine voilé alors que du côté d'Ennahda on justifie la participation aux élections locales, «contestée par nombre de membres du conseil consultatif favorable à l'option du boycott» par «la poursuite du militantisme politique et l'encouragement du peuple à recouvrer ses droits dans la gestion de ses affaires». L'autre parti de l'Alliance, le mouvement El Islah, au sein duquel des voix se sont élevées également contre l'option de la participation, n'a pas trouvé mieux que d'ouvrir ses listes de candidatures aux dissidents des autres partis islamistes, FJD s'entend. L'appel des trois leaders aux autres partis de rejoindre l'alliance est un échec. L'AAV risque de ne pas survivre aux locales. FFS, FNA, TAJ, MPA… ambitions démesurées ? Le FNA, un autre parti miné par la crise, affirme quant à lui, par la voix de son président, que les listes des candidats du parti sont finalisées à 60%. Moussa Touati qui a, rappelons-le, exigé de ses candidats aux législatives de verser une somme d'argent affirme que pour les locales, c'est plutôt les critères de «jeunesse, de compétence et d'intégrité», qui sont retenus. Il affirmera que ces candidatures seront déposées auprès des parties compétentes «dans les meilleurs délais». Le FFS qui semble se plaire dans l'exercice électoral après avoir «réussi» les législatives a, outre l'organisation des congrès régionaux, accéléré la cadence. Les dossiers de candidatures devraient être transmis aux fédérations «au plus tard le 27 septembre». Les commissions constituées sont appelées à choisir les candidats têtes de listes dont les noms doivent être adoptés le 28 septembre «par le vote des militants à la majorité absolue». La période des recours s'étale entre le 4 et le 5 octobre, explique-t-on au FFS qui table sur les locales pour confirmer sa présence sur la scène politique nationale. Son alter ego, le RCD qui a boycotté les législatives s'est aussi mis de la partie. Même si la décision de participer n'a été prise qu'au dernier moment, le RCD avait déjà entamé la collecte des dossiers de candidature. «Un temps précieux de gagné», justifie-t-on simplement. D'autres partis ont également affiché leur optimisme notamment les nouveaux, à l'instar du MPA de Amara Benyounès, qui annonce sa participation dans les 48 wilayas ainsi que le TAJ de Amar Ghoul, prêt à «être dans toutes les institutions élues ou exécutives». Discours politique ou réelle volonté de changer la donne ? Des ambitions certes mais c'est la réalité du terrain qui tranchera.