Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), M. Belkacem Sahli, est formel : «Le rapport de la commission Seddiki est un faux. Aucun fait ne corrobore ses conclusions. Il a usé de sa position pour faire du chantage vis-à-vis du ministère de l'Intérieur et obtenir des privilèges personnels. Il n'a mis trois mois avant de le rendre public que pour prolonger son séjour à l'hôtel Saint- Georges.». Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Hier à l'ouverture des travaux de la conférence nationale des chefs de bureaux de wilayas de son parti, M. Sahli a néanmoins appelé à «revoir en premier lieu, le mode de fonctionnement de la Commission nationale de surveillance des élections et pourquoi pas, reproduire l'ancien mécanisme qui prévoit la désignation d'une personnalité nationale à sa tête». «Sur les 52 membres de la commission Seddiki, il y a 17 chefs de partis. Je ne vois pas ce que pourrait faire un chef de parti au sein de la commission. Les personnalités nationales pouvant assumer ce rôle ne manquent pas. Je ne dirai pas qu'elle doit être nécessairement désignée par le président mais, on peut conférer cette prérogative à l'autorité parlementaire par exemple.», a-t-il suggéré. Le SG de l'ANR qui n'est pas moins secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, a ainsi passé en revue les «réalisations» de son parti en 2012 : «Nous avons engagé une restructuration du parti pour s'ouvrir davantage aux différentes franges de la société et se départir de cette étiquette de formation d'élite qui nous a été collée. Cela n'a pas été fait sans fracas et certains membres du Conseil national qui se sont opposés à cette stratégie ont été exclus. Nous avons participé dans deux joutes électorales. Nous avons maintenant 3 députés et 300 élus locaux. Nous devons nous appliquer encore plus dans notre démarche pour assurer au parti, une présence dans toutes les communes du pays.». Dans ce contexte, M. Sahli a souligné la nécessité d'approfondir les réformes engagées par Bouteflika : «Nous recommandons la réécriture du préambule de la Constitution pour y souligner les affres vécus par le peuple algérien durant la décennie 1990, pour qu'on en finisse une fois pour toutes avec cette tragédie et pour qu'elle ne se répète pas comme le veulent nous l'exporter certains pays. Aussi, nous sommes pour la consécration du régime semi-présidentiel car la classe politique algérienne n'est pas encore prête pour prendre en main la gestion des affaires publiques dans le cadre d'un système parlementaire. Nous suggérons aussi le renforcement du rôle du Conseil de la nation ainsi que la société civile comme contrepouvoir.». Sur un autre plan, il a instruit ses élus de faire l'exemple en matière de gestion des affaires publiques : «Je vais reprendre le président de la République pour dire que nous ne devons pas passer sous silence ces scandales de corruption. Le phénomène a atteint des niveaux alarmants. Je dirai par contre que le timing des révélations faites dans la presse n'est pas innocent. Cela relève à mon avis d'une tentative de casser Sonatrach. Je salue à l'occasion le courage des éléments de l'ANP qui ont fait preuve d'une grande célérité dans l'élimination des terroristes à Tiguentourine. L'Algérie avait ainsi rappelé qu'elle ne négocie pas, et ne négociera jamais avec les terroristes. L'Algérie restera un pays stable. J'insiste pour le renforcement du sentiment national parce que je n'exclus pas un complot contre l'Algérie comme c'était le cas en Libye et au Mali.». M. Sahli a enfin exprimé la position de son parti s'agissant de la guerre au Sahel. «Nous condamnons fermement l'épuration ethnique contre les Arabes et Touareg dans les zones récupérées par les forces franco-maliennes et nous appelons l'ONU, à prendre convenablement en charge les 250 000 refugiés maliens ayant fui le pays à cause de cette guerre. Nous sommes pour une solution politique associant dans les négociations tous les Maliens se démarquant des groupes terroristes. Une solution préservant l'unité territoriale du Mali.», a-t-il déclaré. Et de revenir sur le complot contre l'Algérie : «Les armes utilisées dans certaines attaques terroristes comme à Khenchela est la parfaite illustration des graves répercussions sur l'Algérie. Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot comme cette chef de parti qui en fait son cheval de bataille (Louisa Hanoune du PT, Nldr). Je ne saurai néanmoins le passer sous silence et comme certaines formations perçoivent de l'argent de l'étranger, ils ne peuvent le dénoncer. Mais, il n'y a de complot contre notre pays que pour celui qui ne veut pas voir.».