La date de la tenue de la prochaine session du comité central du FLN, conclave au bout duquel le successeur de Belkhadem sera connu, sera arrêtée au plus tard vers la fin du mois de juin prochain. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - C'est Abdelhamid Si Affif, membre du bureau politique chargé des relations extérieures au sein du vieux parti qui en a fait l'annonce, hier, au Forum hebdomadaire du quotidien Liberté dont il était l'invité. Pour l'ex-député de Mostaganem, deux mandatures de suite, le prochain, le futur patron du FLN ne saurait ressembler à ses prédécesseurs car, dirat- il,«il n'y aura plus jamais de candidat du consensus», affirmant que le prochain secrétaire général du parti «sortira des urnes». Et d'expliquer cette option des urnes devenue, à ses yeux, inévitable, par le fait que le FLN est «un parti à part, pas comme les autres». Ceci avant d'ajouter «qu'il ne faut jamais croire ses militants car, expliquera-t-il, il peut te signifier ton soutien verbalement et voter contre toi le jour du scrutin». «Des membres du bureau politique que l'on croyait être avec nous se sont avérés être avec d'autres», soutiendra- t-il encore. Si Affif situera l'enjeu de la succession à Belkhadem dans une rude bataille d'ordre générationnel avec, d'une part, les jeunes cadres du parti qui se sentent marginalisés et qui veulent avoir leur mot à dire et d'autre part, les caciques du parti qui ne voudraient en aucun cas lâcher le morceau. Pour l'orateur, et contrairement ce qui s'est rapporté ici et là, le FLN ne s'est jamais porté aussi bien comme ces derniers temps, faisant part d'une «décantation lente mais sûre» qui est en train de s'opérer dans les rangs du parti. Une œuvre salvatrice et inévitable, le pays, dira-t-il, ayant fait table rase de l'ère monopartiste. Une décantation qui s'opère à travers l'émergence de pôles au sein du parti avec à la tête de chacun un porte-étendard. Et à Si Affif de recenser jusqu'à présent, pas moins de six «courants» portés respectivement par Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Abdelaziz Ziari, Ahmed Boumehdi, Saïd Bouhadja et Mustapha Mazouzi. Ceci dans l'attente de la naissance toute prochaine d'un septième pôle avec lequel, précisera-t-il, il faudra compter. Car il s'agira de celui qui incarnera les deuxième et troisième générations du FLN, majoritaires au sein du parti. Sera-t- son porte-voix et donc son candidat à la succession de Belkhadem ? Si Affif esquivera l'interrogation, affirmant sous le sceau de la solennité qu'il est «hors de question que le FLN soit remis au musée» comme revendiqué par nombre de partis et autres personnalités nationales. Il répliquera sèchement, à ce sujet, à Saïd Abadou, secrétaire général de l'ONM, lui rappelant son parcours au FLN pour avoir été député et même vice-président de l'APN au nom du FLN avant qu'il ne rejoigne le RND comme bon nombre de militants et cadres du parti dans une opération que Si Affif qualifiera de première opération de toilettage des rangs du parti. Une opération suivie d'une autre qui a vu d'autres vagues de militants du FLN grossir en masse les rangs des nouveaux partis nés dans la «dynamique » des réformes politiques du président de la République. Phénomène d'exode qui, d'ailleurs, poussera le conférencier à dénier le «statut» de troisième et quatrième force politique du pays à des partis qu'il ne nommera pas du fait qu'ils sont, à ses yeux, constitués majoritairement des transfuges du FLN et du MSP. Et d'avertir : gare au phénomène inverse, évoquant furtivement le cas du parti d'Amar Ghoul dont beaucoup de militants seraient actuellement tentés par un retour au bercail. Car pour le FLN, il n'est pas question de tolérer ce nomadisme politique. «Nous avons 14 membres du comité central dont l'action est gelée pour s'être portés candidats l'année dernière sous d'autres chapelles politiques », précisera-t-il. Si Affif ne manquera pas de saluer le FFS pour ne s'être pas opposé en février dernier à Lisbonne, au Portugal, à la réintégration par le FLN de l'internationale socialiste avec le statut de membre consultatif alors que le parti n'était qu'observateur avant qu'elle ne quitte cette ONG en 1990 pour des raisons liées à la position de cette instance à l'égard du pays. «N'oubliez pas que nous avons contracté des alliances avec le FFS en novembre dernier», à l'occasion, faut-il le rappeler, des élections locales, ajoutera Si Affif, passant sciemment sous silence le fait que ce pacte n'était effectif qu'à Tizi-Ouzou avec l'objectif clair mais inavoué de faire barrage au RCD qui était en ballottage favorable dans une grande majorité des municipalités de cette wilaya de la Kabylie.