La revendication de la 2e République fait son petit bonhomme de chemin, puisque de plus en plus nombreux sont ceux qui la portent mais chacun selon sa conception de la crise que vit le pays. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Et les tout derniers à rentrer sur scène, les ex-cadres et anciens députés du FFS et du RCD, Abdeslam Ali-Rachedi, Hamid Ouzar et Tarik Mira. Un trio qui a eu par le passé à se manifester et qui revient au devant de la scène pour lancer, une fois de plus, une initiative qu'il dit citoyenne, celle d'une campagne nationale pour la deuxième République. Une revendication portée, faut-il le relever, par nombre d'acteurs politiques et de divers bords, voire même par des «personnalités» issues du régime. Raison pour laquelle les intéressés ont tenu, hier, une conférence de presse animée dans les locaux de notre confrère El Watan, pour apporter une précision. L'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dira d'emblée : «Notre initiative est assez particulière en ce sens qu'elle s'adresse aux citoyens et citoyennes sans le canal traditionnel d'un quelconque cadre organisé.» Et à Tarik Mira d'expliquer la démarche qui se veut «en dehors de la sphère du pouvoir qui demeure tel qu'il est». L'initiative est née d'une concertation libre de cadres de partis démocratiques et s'adresse à d'autres citoyens». Il exclura toute structure à même de porter le projet, ce genre de «cadres classiques ayant montré ses limites» car il s'agit pour nous, poursuivra- t-il, «d'inventer d'autres formes de lutte». Et les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont, entre autres des leviers que le trio compte exploiter pour mener à bien son projet. «il y a beaucoup d'attente dans la société et l'engagement démocratique est sur le terrain pas dans les salons», enchaînera-t-il. Au sujet d'une éventuelle récupération de la revendication par le pouvoir, qui, comme à ses habitudes, la travestira, l'ex-cadre et député du RCD trouve cela de «bonne guerre» pour peu que «nous soyons vigilants». En tout état de cause, précisera M. Ouzar, la ligne de démarcation entre nous et les autres porteurs de la même revendication de la 2e République est que nous pensons que cela ne pourra être possible qu'une fois le pouvoir «convaincu» de cet impératif qui ne saura se réaliser que par un rapport de force citoyenne. Une période de transition de deux à trois ans est nécessaire pour une sorte de remise à niveau, avant d'enclencher un processus électoral différent de celui en vigueur depuis l'indépendance qui n'a servi qu'à doter le pays d'une démocratie factice.