La l�g�ret� avec laquelle certains responsables appr�hendent des sujets aussi charg�s symboliquement que l'hommage d� aux martyrs de la R�volution attriste � un point... Azedine Maktour Tizi-Ouzou (Le Soir) - Il en est ainsi de l'histoire que raconte M. Bouhadef Driss, ancien �l�ve puis professeur au lyc�e Fatma-N'Soumer, anciennement baptis� Amirouche de Tizi-Ouzou. C'est, raconte notre professeur de math�matiques � la retraite, l'histoire d'une st�le �rig�e � la m�moire de ces jeunes hommes qui, un jour, ont laiss� le confort de leur lyc�e, avec � la cl� une potentielle carri�re de cadre de qualit� dans l'Alg�rie ind�pendante, pour le froid, la faim et l'ins�curit� des maquis avant d'y rencontrer la mort. Sur la plaque �vocatrice de cette histoire, accroch�e dans le lyc�e, il manque au moins sept noms de ces lyc�ens martyrs. �L'attention de leurs camarades, membres de l'ONM de Tizi-Ouzou, �pargn�s par les balles de la France coloniale a �t� maintes fois attir�e�,�crit M. Bouhadef. Puis, � l'or�e des ann�es quatre-vingt dix, on �rige dans la cour du lyc�e, � la place de la plaque comm�morative, une st�le. Tout comme sur la plaque, l� �galement au moins sept noms de martyrs sont omis. �Ceux qui �taient charg�s d'�tablir la liste d�finitive des noms des martyrs n'ont manifestement pas rempli leur mission. Pire ! Ils ont r�alis� la prouesse de faire dispara�tre un huiti�me nom de la liste �tablie en 1962�, raconte le professeur de maths. L'ann�e derni�re, pour la c�l�bration de la journ�e du 19 Mai, notre professeur re�oit une invitation pour assister aux c�r�monies comm�morant l'�v�nement en pr�sence de tout ce que compte la wilaya de Tizi-Ouzou comme autorit�s. La prise de parole des invit�s de marque termin�e, le professeur retrait� arracha le droit de placer ces mots dont il se souvent encore : �En franchissant, ce matin, le seuil de cet �tablissement, j'ai �t� interpell� par tous les martyrs dont les noms figurent sur la plaque comm�morative. Ils affirment que dans la gerbe d�pos�e au pied de la st�le, il manque au moins sept fleurs et ils consid�rent que leurs camarades manquants ont �t� tu�s pour la seconde fois�. Les applaudissements ayant accueilli la fin de ce court la�us firent croire � M. Bouhadef que le message �tait enfin re�u et que justice allait �tre rendue aux huit martyrs. Malheureusement, jusqu'� hier, les huit noms des lyc�ens tomb�s au champ d'honneur ne figurent toujours pas sur la st�le... Aujourd'hui, M. Bouhadef sugg�re � l'Association des anciens �l�ves du lyc�e Amirouche d'organiser une collecte pour financer la r�alisation d'une nouvelle plaque comm�morative sur laquelle figureront tous les noms.