Le Real Madrid a soigné l'ego et le salaire de Cristiano Ronaldo en prolongeant, hier, son contrat jusqu'en 2018, ce qui pourrait faire de la star portugaise le joueur le mieux payé d'Espagne et le consoler de devoir partager la lumière avec Gareth Bale. Pour contrer le duo Lionel Messi-Neymar au FC Barcelone, le Real aura dépensé sans compter cet été pour s'assurer une redoutable paire Cristiano-Bale : le club merengue a d'abord versé une somme de l'ordre de 100 millions d'euros à Tottenham pour faire venir le Gallois puis a revu hier à la hausse les émoluments du Portugais, dont le précédent contrat s'achevait en 2015. Avec l'arrivée de Bale, un départ de Ronaldo a semblé un temps possible avec pour destination Manchester United, son club de 2003 à 2009. Il était donc urgent pour le président Florentino Perez d'apaiser Ronaldo, surtout si le montant du transfert du Gallois a bel et bien dépassé les 94 millions d'euros versé à Manchester United pour «CR7» en 2009, le dépossédant de son statut de joueur le plus cher du monde. «Hier (dimanche), nous avons réalisé le rêve de tous les supporteurs du Real. Cristiano Ronaldo restera joueur du Real Madrid pour les cinq prochaines années», a dit Florentino Pérez hier lors d'une conférence de presse au stade Santiago Bernabeu. «Le meilleur joueur du monde sait que cette maison est et sera la sienne pour toujours (...) Cristiano est et restera éternellement madridista.» «Un privilège de rester» En veste de costume et jeans bleus, lunettes sur le nez, le joueur de 28 ans a signé son nouveau contrat et reçu des mains de Perez une statuette de la «Cibeles», reproduction de la fontaine de Madrid où le Real fête tous ses trophées, avant de se dire «extrêmement heureux». «Pour moi, c'est un privilège de rester dans cette maison. C'est comme si c'était mon premier jour ici. Je vais continuer avec le même esprit de sacrifice et je donnerai tout pour ce maillot», a dit l'international portugais (106 sélections, 43 buts). Le Real Madrid n'a donné aucun détail sur le nouveau contrat de l'attaquant portugais mais selon le quotidien sportif Marca, «CR7» gagnera 17 millions d'euros par saison, ce qui en ferait le joueur le mieux payé du football espagnol devant son grand rival, l'Argentin Lionel Messi, qui touche environ 16 millions d'euros de salaire annuel d'après le magazine Forbes. «Ce n'est pas le plus important. Dans la vie, il y a des choses plus importantes (que l'argent, ndlr), a assuré Ronaldo. Bien sûr, c'est important mais ce n'était pas la priorité. La priorité c'était un projet de futur, être dans le meilleur club du monde», a dit Cristiano. «Je ne suis pas parfait» Cet accord, en gestation tout l'été, intervient un an après que le Ballon d'Or 2008 a refusé de célébrer plusieurs de ses buts et s'est dit «triste» à Madrid - causant un psychodrame dans son club. La signature de ce nouveau bail a visiblement rendu le sourire au Portugais, qui a reconnu avoir commis une «erreur» en parlant de ses états d'âme. «Je pense que nous avons tous des bons jours et de moins bons, c'est normal, c'est humain. Je ne devrais pas le dire publiquement, mais je ne suis pas parfait, je fais des erreurs. Hier (dimanche), le moment est bon, je me sens bien, à l'aise, j'ai beaucoup d'envie», a-t-il expliqué. Auteur de 204 buts en 203 matches avec le Real, tous s'accordent à reconnaître l'influence sur le jeu merengue du Portugais, qui a déjà marqué deux buts en quatre matches de Liga cette saison. Celui qui a terminé meilleur buteur en 2010-2011 va devoir justifier cette confiance renouvelée en aidant le Real à conquérir la «Decima», c'est-à-dire la dixième Ligue des champions du club, attendue depuis 2002. Le calendrier est bien fait : après la cérémonie d'hier à Bernabeu, le Real entamera cette quête européenne dès demain mardi à Istanbul face à Galatasaray, avec un Ronaldo ragaillardi.