Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège du parti à Alger, le président d'Ahd 54 a donné sa lecture du supposé bras de fer opposant le président Bouteflika au chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Mohamed Mediene dit Toufik, et qui fait les choux gras de la presse depuis le tout dernier remaniement ministériel. «Il n'y a aucun conflit, au contraire, ils sont liés par des intérêts communs», a-t-il déclaré. M. Rebaïne a argumenté sa conclusion par le fait que l'armée, a-t-il dit, avait, lors de toutes les élections organisées durant le règne de Bouteflika, fraudé pour le compte des partis composant l'alliance présidentielle. Il a ajouté que l'armée avait été de toutes les décisions majeures ayant marqué l'histoire de l'Algérie indépendante. «C'est l'armée qui a déposé Ben Bella, intronisé Chadli, installé le Haut-Conseil de l'Etat, désigné Zeroual et enfin amené Bouteflika au pouvoir. Je ne vois pas comment elle s'inscrirait maintenant en faux avec lui», a-t-il souligné. Pour le président d'Ahd 54, la question qui mérite d'être posée maintenant est de savoir si l'armée tirera à balles réelles contre les Algériens si jamais ils rejettent un quatrième mandat pour Bouteflika et sortent l'exprimer dans la rue. «Le décor est mis en place pour qu'il rempile. Or, il est physiquement diminué et ne pourra exercer ses prérogatives. Nous nous dirigeons ainsi vers un scénario similaire à celui de la fin de règne du Tunisien Habib Bourguiba quand son épouse et son fils faisaient la pluie et le beau temps en son nom et remaniaient le gouvernement tous les trois mois pour faire semblant de l'existence d'une activité politique», a-t-il projeté. M. Rebaïne a noté, enfin, que l'amendement de la Constitution n'apportera pas de changement tant que l'armée continuera à faire fi de la volonté du peuple. «Le peuple est le dindon de la farce», a-t-il conclu.