Vendredi 18 avril, siège du FNA. Il est 11h15mn. Le président du Front national algérien (FNA) et candidat à la présidentielle est en discussion avec son directeur de campagne électorale. Les deux hommes commentent les résultats avancés la veille. Déçu, Moussa Touati évite de faire le moindre commentaire. Il compte «vider son sac» lors de sa conférence de presse. «C'est une mascarade», a-t-il toutefois lâché, sur un ton de colère. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Peu de monde au siège du FNA, sis à la rue Tanger à Alger-Centre. Le président du parti et candidat à la présidentielle du 17 avril est en discussion avec son staff électoral. La réunion dure depuis plus d'une heure en ce lendemain de la «victoire» du candidat Bouteflika. Moussa Touati qui «ne dispose toujours pas», selon ses dires, de son propre score, est furieux. A notre adresse, il lance : «C'est vraiment scandaleux cette élection. Du jamais vu». Et pourtant, la veille, Moussa Touati avait affiché une assurance totale. De retour de Médéa, où il avait «accompli son devoir électoral», il avait déclaré que cette «élection est déterminante pour l'avenir du pays». Optimiste ? «C'est une chance pour notre pays pour redonner la parole au peuple», nous a-t-il indiqué. Une fois à son siège à Alger, il improvise en urgence un point de presse. Mobilisation générale de son staff. Moussa Touati en colère dénonce les premiers dépassements enregistrés dans les bureaux de vote. Il lâche la première phrase : «Les élections ne seront pas transparentes». Le président du FNA ne dispose pas encore de preuves tangibles. Mais les informations portées à sa connaissance par ses militants à travers les différentes wilayas du pays «confortent» son inquiétude. A l'adresse des journalistes, il dira que des observateurs représentant son parti au niveau de plusieurs bureaux de vote ont enregistré plusieurs dépassements et autres menaces proférées à l'adresse de ses militants. Moussa Touati cite le cas des bureaux de vote se trouvant dans les localités de Draâ Ben Khedda dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à Laghouat, à Béjaïa ou encore à Tipasa et à Béjaïa. «Ce sont les proches et représentants du candidat du pouvoir qui sont à l'origine de ces menaces. La mascarade est prévisible. C'est vraiment honteux», a-t-il souligné. Le candidat du FNA, qui se présente pour la troisième fois pour une élection présidentielle, n'a pas raté l'occasion pour exprimer sa déception, voire «choqué» par l'image diffusée par les chaînes de télévision du candidat «du pouvoir» Abdelaziz Bouteflika. «Pour moi, l'image qu'offrait Bouteflika est une provocation. Il ne devrait pas se présenter, car il est malade. Il ne peut pas assumer la responsabilité du pays. C'est une humiliation pour le peuple algérien», a-t-il déclaré aux journalistes. Il est 18h 30 mn. Le QG du candidat se vide de ses militants. Moussa Touati décide de présider une énième réunion avec son staff électorale. La réunion dure une trentaine de minutes. «Des consignes ont été données pour recueillir le maximum d'informations et se préparer pour le lendemain», soit le vendredi 18 avril, a-t-on indiqué. Affichant des signes de fatigue, le président du FNA opte pour un repos de deux heures. A 20 heures, il est de nouveau dans son bureau. Avec quelques membres de sa direction nationale, il commente les premiers résultats portant sur le taux de participation. «Il faut s'attendre au pire», a-t-il souligné.