Le défunt confrère, Mohamed Dorbhane, tragiquement disparu lors du terrible attentat terroriste ayant ciblé notre rédaction, un certain 11 février 1996, a eu droit, mercredi dernier, à une pensée pour le moins singulière. M. Kebci-Alger (Le Soir) Une « résurrection», le temps d'un hommage qui lui a été rendu dans le sillage du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse d'Alger (Feliv) qui devait boucler, hier vendredi, sa septième halte au niveau de l'esplanade de l'Office Riadh El Feth d'Alger. Et ce fut une pensée aussi sobre, simple et modeste comme avait été Dorbhane qui a consisté à l'évoquer à travers une oeuvre littéraire, la sienne et l'unique éditée il y a de cela trois années, à titre donc posthume. Et il n'y avait pas mieux, à l'occasion, que ceux qui l'ont connu de très près pour avoir été à ses côtés des années durant, pour parler de «cet enfant du peuple qui s'est fait par lui-même», comme a tenu à le qualifier Abdallah Dahou, ancien ami et confrère du défunt et qui a eu la louable entreprise de perpétuer la mémoire et le parcours plein d'enseignements de Dorbhane en éditant un «tapuscrit» que ce dernier a laissé comme «legs». Et Dahou n'a pas hésité à avouer que c'est ce «tapuscrit» auquel le défunt journaliste, chroniqueur et illustrateur de presse a mis le point final un certain 14 juillet 1989, qui a été derrière la création, par ses soins, de sa maison d'édition Arakom. . «Je n'avais pas de vocation particulière pour faire le métier d'éditeur», a-t-il reconnu. Une maison d'édition qui a ouvert le bal avec, justement, cette oeuvre posthume qui «m'était tombée entre les mains comme une espèce d'OVNI», a encore poursuivi Abdallah Dahou qui a eu à «s'expliquer» sur le titre choisi à l'oeuvre. «Voilà une question qui m'embarrassait au tout début car cela relevait d'une lourde responsabilité. J'ai dû me référer aux neufs stations, séquences qui structurent, l'oeuvre, d'où le titre : les neufs jours de l'inspecteur Salah Eddine». Pour sa part, Abdelmadjid Kaouah, talentueux journaliste qui était le tout premier directeur du journal «L'Unité» que le défunt Dorbhane a rejoint dans sa toute première expérience journalistique, lui le diplômé en interprétariat de l'université d'Alger, a estimé que cette oeuvre relève d'un travail «inachevé, ce qui lui permettra certainement de durer, une oeuvre inépuisable et singulière. Il était un vrai poète». Et Kaouah avait bien vu puisque des élèves, ceux du groupe scolaire Kateb Yacine à Kouba, Alger, ont eu à partager avec le public, leurs lectures faites de l'oeuvre de Dorbhane dans le cadre du club de lecture instauré depuis peu. Une initiative qui s'assigne comme objectif, a expliqué le directirce de cet établissement d'enseignement privé, Mme Bélaidi, de «faire aimer la lecture à nos enfants. Chaque quinze jours, il est fait lecture d'un roman et le dernier en date est justement celui du défunt Dorbhane», a-t-ele ajouté. «Ce n'est pas un roman facile à lire comme les autres», a fait remarquer un lycéen. Ce que Rachid Mokhtari, qui modérait les débats, trouvait juste en affirmant que ledit livre «n'était pas comme toutes les grandes oeuvres littéraires, il demande une lecture attentive car ce n'est pas un roman traditionnel ou classique. Il y a comme du Kateb Yacine dedans». Et à Kaouah de rajouter que l'oeuvre de Dorbhane est «lyrique et épique, un véritable «kaléidoscope dans le temps et l'espace».