Le sélectionneur des Pays-Bas, Louis van Gaal, rebaptisé «Van Génial», a de nouveau pris tout le monde de court samedi à Salvador en abattant plusieurs cartes tactiques et psychologiques étonnantes pour hisser son équipe en demi-finales du Mondial-2014. Krul : de l'influence et un choix rationnel Le changement de gardien de but peu avant la séance des tirs au but est évidemment le choix le plus spectaculaire. «Chaque joueur de ma sélection a des aptitudes et il faut les utiliser quand on pense que ça peut servir. Tim (Krul) est le plus approprié pour stopper des tirs au but. Il a une grande détente et est très imposant», a expliqué Van Gaal, estimant «n'avoir pas fait un mauvais choix». Sauf que Krul, malgré son 1m93 et sa grande envergure, n'est pas spécialement réputé pour être un grand spécialiste des penaltys. D'après plusieurs sites de statistiques, depuis son début de carrière à Newcastle, il a stoppé seulement deux penalties sur vingt concédés. Un taux de réussite pas forcément impressionnant mais supérieur à celui de Cillessen qui n'a, lui, toujours arrêté aucun pénalty depuis ses débuts chez les pros ! Van Gaal aurait aussi voulu perturber les tireurs costariciens qui ont buté deux fois sur Krul. Trois défenseurs, trois attaquants Adepte du 4-3-3 cher à l'école hollandaise, Louis van Gaal avait déjà surpris tout le monde en optant pour un curieux 5-3-2 quelques semaines avant le Mondial. Malgré des matches amicaux peu convaincants, le mentor Oranje avait maintenu ce système lors du premier tour avec le succès que l'on sait et notamment le triomphe face à l'Espagne (5-1). Ce système a été très critiqué au plat pays car il force l'équipe à jouer très bas et à miser sur les contres. Ce n'est pas conforme aux habitudes néerlandaises misant davantage sur la possession de balle. Face au Costa Rica, Van Gaal a une nouvelle fois innové en évoluant avec trois attaquants et trois défenseurs. «Nigel de Jong était forfait. Il fallait trouver une solution pour le remplacer. Mais je n'ai pas d'autre joueur comme lui dans mon effectif. J'ai donc changé de système. Je pensais que jouer avec trois attaquants et un milieu de terrain fourni serait la meilleure solution», a expliqué Van Gaal. Les Pays-Bas se sont créé de nombreuses occasions. Ce système a tenu la route même si ce fut parfois poussif. Face à l'Argentine, Van Gaal pourrait conserver ce même assemblage. «Face aux Belges, l'Argentine n'a pensé qu'à défendre. Peut-être allons-nous à nouveau nous retrouver face à un bloc comme le Costa Rica» a dit Van Gaal. Kuyt, attaquant, arrière gauche puis milieu droit Dirk Kuyt doit se demander à quel poste il évoluera face à l'Argentine... Attaquant de pointe de formation, devenu ailier en club, le joueur de Fenerbahce a été aligné au poste d'arrière gauche face au Chili puis le Mexique avant d'émigrer de l'autre côté de l'échiquier contre le Costa Rica, dans un poste lui faisant arpenter tout le couloir droit des Pays-Bas. Van Gaal a misé sur les qualités physiques d'un joueur qui ne semble jamais fatigué. Et surtout, il peut compter sur la mentalité exemplaire de cet élément formé à Feyenoord. «Devant ou derrière, à gauche ou à droite, peu m'importe tant que je peux aider l'équipe», déclare Kuyt.