Avec la signature d'une convention de partenariat entre l'opérateur touristique algérien, l'Office national algérien du tourisme (ONAT), et son homologue français, Sélectour, on peut dire que 2014 est l'année des grandes manœuvres dans le secteur du tourisme algérien. La bataille que livre l'Onat ressemble à une grande offensive tendant à placer la destination Algérie sur la liste de celles demandées de par le monde. C'est dans ce cadre que le tour opérateur algérien et premier voyagiste en Algérie a planifié une multitude de projets dont celui d'importation de touristes étrangers. Son alliance avec son homologue français Sélectour devrait lui permettre de consolider ses atouts pour atteindre cet objectif. D'autant qu'avec sa carte de visite de 1er réseau d'agences de voyages indépendant en France, animé par 1 170 points de vente implantés dans 98 départements de l'Hexagone, 4 000 experts du tourisme et d'affaires et au titre de chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros par an, Sélectour — devenu «As Voyages» après sa fusion en janvier 2010 avec Afat-Voyages — n'est plus à présenter. Son représentant Robert Vayssières, installé à Alger au lendemain de la signature de l'accord de partenariat, le souligne : «L'Algérie dispose de toutes les potentialités touristiques pour se transformer en destination privilégiée des touristes français. Certes, il y a encore beaucoup de travail à faire pour atteindre cet objectif, mais j'ai la certitude que nous réussirons. L'avantage des Algériens est d'être très hospitalier, de bon accueil et surtout de cœur. Il reste à améliorer des situations et à parfaire des rouages. Ce qui va demander du temps et des efforts et c'est dans ce sens qu'a été signée la convention avec l'ONAT». Le programme de travail des deux partenaires est ambitieux. Des études et des sondages destinés à cerner pour mieux maîtriser les produits à proposer sont en cours d'élaboration. Ces produits qui intéressent les petits et les grands budgets portent sur des projets clés en mains et d'autres des séjours individualisés ou à la carte. «Créer une image de la destination Algérie. Faire du bon travail», semble être le crédo des deux partenaires. Quel est le facteur à même de permettre de créer le déclic auprès de ceux auxquels est proposée la destination Algérie ? Il s'agit de la botte apparemment secrète que Robert Vayssières a refusé de révéler. «Nous sommes tous motivés pour réaliser du bon travail», s'est-il limité à dire aux journalistes qui l'avaient abordé lors de son séjour de travail à Annaba. Sa position figure dans les manuels de marketing de celui qui veut créer, ex-nihilo, un marché. Ce dernier intéresse énormément les touristes français qu'ils soient beurs ou pieds-noirs toutes générations confondues. «Les expériences vécues ces dernières années en termes d'accueil des pieds-noirs en Algérie, ont confirmé l'hospitalité légendaire des Algériens et surtout leur bon cœur. Ces expériences à renouveler ont permis à de nombreux pieds-noirs de vivre des moments d'intenses émotions à la vue de cette terre qui les a vu naître, des maisons qui les ont abrités et des amis qu'ils y ont laissés», a précisé Vayssières. De part et d'autre des deux pays des rives de la Méditerranée, les responsables de l'ONAT et Sélectour se gardent de révéler un quelconque chiffre aussi prévisionnel soit-il pour des séjours de touristes français en Algérie d'ici à la fin de l'année 2014. Contactés, des sociologues et autres spécialistes de la circulation des personnes estiment leur nombre à plus de 20 000 à s'inscrire dans cette perspective. A eux seuls, les Augustiniens formeraient la majorité de ce défilé de touristes avec plus de 10 000 pèlerins. Tout un monde à transporter, à loger, à nourrir, à gaver de souvenirs des régions d'Algérie qu'ils auront visitées à commencer par Annaba et Souk-Ahras pour les adeptes de Saint Augustin l'enfant de Taghaste, l'étudiant en son temps de l'université de Madaure (aujourd'hui M'Daourouch), qui donna son nom à la basilique d'Hippone (Annaba) dont la restauration a été achevée en 2013. Dire que grâce à l'ONAT le tourisme reprendra des couleurs ne serait pas exagéré. Ces deux dernières années, cet office sous tutelle du ministère du Tourisme représente un placement à moyen terme très efficient. Sélectour France l'a compris en sollicitant l'ONAT son homologue algérien pour un partenariat gagnant-gagnant.