«Cette nouvelle page de notre histoire commune, notre volonté est de l'écrire pour la jeunesse de nos deux pays... C'est vous que nous voulons mettre au cœur de notre relation. C'est vous qui lui donnez tout son sens et la tournez vers l'avenir. C'est pour vous qu'il nous faut surmonter les difficultés du passé pour construire un avenir meilleur.» C'est en ces termes que s'est adressé hier M. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français, à l'intention de la jeunesse algérienne, un discours qu'il a tenu lors de sa visite à l'Ecole nationale de polytechnique. «L'an dernier, le président de la République était venu en Algérie pour ouvrir un nouvel âge dans la relation franco-algérienne, reposant sur la paix des mémoires.» Depuis un an, dira le Premier ministre français, la coopération entre les deux pays a connu un partenariat d'égal à égal et des avancées remarquables. Abordant longuement la question de la jeunesse algérienne, le Premier ministre français soulignera que la France a pris des mesures sans précédent pour faciliter la délivrance des visas à tous ceux qui «participent à la vitalité de nos relations bilatérales et en premier lieu, les étudiants. Plus de 22 000 étudiants algériens suivent un cursus d'enseignement supérieur en France. Ils peuvent être plus nombreux, s'ils le souhaitent». Dans la matinée d'hier, M. Jean-Marc Ayrault, accompagné de son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, ainsi que de nombreux ministres, s'est rendu à l'usine de ciment Lafarge, puis sa visite de travail à Oran l'a mené vers l'usine de Renault, où il a eu droit à un exposé détaillé de ce projet. Le représentant français de l'usine de Renault s'est félicité du premier partenariat avec un fournisseur algérien. «Nous avons aujourd'hui un premier fournisseur algérien sous-traitant qui est notre voisin qui travaille avec une société française dénommée GMD qui assure l'outillage et l'assistance technique.» Abordant la création de cette usine à Oran, le ministre du Redressement productif, M. Arnaud Montebourg, dira que le marché de Renault est numéro un en Algérie, un marché, ajoute-t-il, en pleine croissance. «Notre choix qui a été fait est de construire une usine qui va développer des véhicules pour l'Afrique et le monde arabe, puisque la Clio Symbol est aujourd'hui vendue exclusivement en Afrique, mais n'est pas vendue en Europe. Nous avons veillé en tant qu'actionnaire à ce qu'il n'y ait pas de clauses de ré-exportation. Les véhicules produits ici vers la France de manière à ce que ce soit un partenariat gagnant/gagnant». L'étape d'emprunter le tramway d'Oran était de mise et a permis au Premier ministre français de parcourir une longue distance qui l'a mené du rond-point de la cité Djamel vers le terminus à la place du Premier-Novembre. Le tout sous l'œil curieux des passants qui, mesures sécuritaires obligent, étaient contraints de rester à distance du tramway qui leur était «interdit» laissant place au Premier ministre français et aux délégations qui l'accompagnaient. Une fois au terminus, une balade à pied était organisée, où seule la délégation officielle et la presse étaient autorisées à emprunter le parcours désigné allant de la place du Premier-Novembre au Front-de-Mer. Un lieu d'ordinaire très peuplé mais hier pour l'occasion, le Front-de-Mer était désert, seuls les habitants du quartier étaient «autorisés» à observer ces passants «peu ordinaires», à partir de leurs balcons.