Par Arriis Touffan Diogène cherchait, muni d'une lanterne en plein jour, un homme dans la cité. Je cherche plus prosaïquement quelqu'un qui aurait vu passer le 5 Octobre. Personne ! Visiblement, ce jour de révolte qui a été à l'origine des bouleversements politiques dont nous vivons encore les prolongements pervertis a fait le mur. Ou pris la mer, à l'instar des harraga. Ou plongé dans la clandestinité. Il ne fait pas partie des pages de gloires de ceux de là-haut. Il resterait même comme la marque d'une forme d'infamie. Tirer sur des gamins n'a rien de particulièrement héroïque. Pourtant, en dépit de toute l'horreur que les Algériens ont vécue et qu'à Dieu ne plaise risquent de s'apprêter à revivre, ce 5 Octobre oublié, banni, occulté, caché comme une mauvaise maladie, reste une marque, pour ne pas dire un marqueur. Il n'y a pas de gomme assez forte pour biffer une telle trace.