Pour le président du Front du changement (FC), l'Algérie ne vit pas la vacance du pouvoir. Abdelmadjid Menasra refuse de croire qu'Abdelaziz Bouteflika soit dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) L'ancien ministre et néanmoins ex-membre dirigeant de Hamas, Abdelmadjid Menasra, a été formel hier, lors d'une conférence de presse à Alger : «L'article 88 de la Constitution ne s'applique pas à Abdelaziz Bouteflika.» Se déclarant de ceux qui appellent les choses par leurs noms, il explique son raisonnement : «Il y a, certes, absence de direction, sinon un recul, mais ça serait exagérer de parler de vacance de pouvoir.» Le président du Front du changement s'est aussi montré particulièrement outré par les rumeurs qui ont récemment circulé sur «un état de santé comateux, sinon carrément le décès d'Abdelaziz Bouteflika». Il a, à ce propos, appelé les premiers responsables du pays à ne pas rester sans démentir, dorénavant, de telles fausses informations. «Ceux qui gouvernent doivent prendre la responsabilité de ne pas laisser le peuple dans une confusion totale et victime de rumeurs... De telles spéculations ne sont pas dans l'intérêt de notre économie, encore moins le sont-elles pour l'image et la réputation de l'Algérie», a-t-il soutenu. C'est ainsi qu'Abdelmadjid Menasra, espère voir à l'avenir le débat focalisé «sur le développement du pays et les moyens qui conduiront à un changement démocratique, au lieu de spéculer sur qui est présent et qui est absent». Pour atteindre ces objectifs, le conférencier pense, par ailleurs, que «le pouvoir avec un gouvernement impuissant et des institutions inefficaces ne pourra y parvenir seul». En ré-insistant justement sur «une absence de direction», plutôt qu'une «vacance du pouvoir», et un «recul» dans l'exercice des fonctions institutionnelles, plutôt qu'«impossibilité», il préconise une solution consensuelle. «Nous avons proposé au président de la République de faire de ce mandat celui de la transition, en procédant d'abord à vite élaborer une Constitution consensuelle et à dissoudre le Parlement». Sur la question de la Constitution, il s'est d'ailleurs interrogé sur le retard qu'a pris son élaboration alors que les consultations politiques au tour de ce projet ont eu lieu au mois de juin dernier. «L'Algérie ne peut se permettre dans l'état actuel des choses, de telles lourdeurs de procédure...», a-t-il conclu.