Les habitants du Val d'Hydra, quartier situé à cheval entre les communes d'El Biar, Ben-Aknoun et Hydra, sur les hauteurs d'Alger, ne veulent point entendre parler de relogement dont une énième opération est prévue ce lundi dans la capitale et les concerne. M. Kebci - Alger (Le Soir) Et ils l'ont signifié de fort belle manière en bariolant, depuis avant-hier samedi, leur quartier de banderoles comme pour faire part de leur position à l'égard de cette opération de relogement. «Non au délogement arbitraire» est le slogan-phare de ces habitants qui ont, également, obstrué le chemin Maclay menant vers El Biar durant près de deux heures en soirée, à l'heure du match Algérie-Ethiopie dans le cadre de la 5e journée des éliminatoires qualificatives à la 30e Coupe d'Afrique des nations de football. Pour nombre d'entre eux, il n'est pas question de quitter le quartier pour une destination inconnue, pour beaucoup d'entre eux, ce relogement est à valeur d'un véritable «déracinement». «Jusqu'à maintenant, nous ne savons pas où nous allons être relogés et nous n'accepterons pas d'être traités comme des moutons», assènera un quinquagénaire à la face d'un officier de police venu calmer les esprits surchauffés. Et les contestataires d'exiger la présence du wali d'Alger sur les lieux pour, disent-ils, s'expliquer car «il n'est pas question qu'on nous case dans des sites isolés».Cela dit, ce site que l'on dit objet de bien de «convoitises» de par sa situation stratégique pose une problématique qui n'existe pas dans les autres sites délogés jusqu'ici. Car, s'il est vrai que plusieurs familles logent dans des baraques, érigées en parpaings et dont le toit est en éternit, il est, à l'opposé, des résidents qui ont mis du cœur mais aussi beaucoup d'investissements pour ériger de belles bâtisses avec des locaux commerciaux de haut standing. Et ces gens, les tout premiers à s'installer dans ce coin autrefois forêt inaccessible, au tout début des années 1970, risquent de tout perdre du jour au lendemain. Surtout, selon eux, que l'opération de relogement a pour intitulé «éradication de l'habitat précaire», ce qui, selon eux, ne les concerne pas. «Nous ne voulons pas être traités de la même manière avec le reste des habitants du quartier», affirmera l'un d'eux, qui soulèvera la question de l'alternative en matière de locaux à usage commercial ou autre activité professionnelle qui n'est pas claire. Et tous les habitants du Val d'Hydra ou presque, regrettent la rapidité avec laquelle la wilaya d'Alger agit dans ces opérations de relogement. «On aurait aimé que des délais raisonnables soient accordés, notamment pour les gérants de commerce à l'effet de déménager dans le calme, sans aucune pression», estime plus d'un. Ceci sans mettre le doigt sur le fait que ces opérations de relogement auraient dû intervenir en période des vacances scolaires pour ne pas perturber la scolarité des élèves.