Une fois les opérations de vote pour l'élection présidentielle terminées et le vainqueur désigné, les réclamations pour le logement refont surface à Annaba.Le court intermède observé lors de la campagne et pendant le scrutin par les protestataires n'a plus sa raison d'être estiment plusieurs d'entre eux. Ils demandent à être relogés le plus tôt possible. Ils sont quelque 1 600 à s'être acquittés depuis plus de deux ans des droits inhérents au bénéfice d'un logement public locatif (droits de cautionnement et autres), sans avoir emménagé, selon leurs dires. Ils viennent pour la plupart des bidonvilles qui ceinturent Annaba d'est en ouest. Des bidonvilles d'El Fakharine, de Sidi-Harb et Bouhdid, dans la plaine ouest de la ville à ceux de Boukhadra et de Bouzaâroura, dans la commune avoisinante d'El Bouni. Mais ce chiffre représente à peine moins du dixième du total des besoins en logements pour la seule résorption de l'habitat précaire (RHP), arrêté au mois d'avril 2007 et qui dépassait déjà les 18 000 unités. Excédés par les promesses non tenues de les reloger, ils ont tenu, avant cette échéance électorale, des rassemblements presque quotidiens devant les édifices de la wilaya et de la daïra. Ils ont même procédé à des fermetures de routes pour protester contre ce retard. A chaque fois, ils se retrouvaient en face de renforts de police anti-émeute, essayant de les calmer à travers de longues palabres qui durent des heures, avant de se disperser dans le calme. Ils maintiennent toujours leur revendication d'être relogés le plus tôt possible. Pour rappel, à la mi-janvier dernier, ils étaient invités à se préparer pour regagner leurs appartements. «Nous avons été informés la veille par l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de nous préparer pour être relogés le lendemain mais à la dernière minute, l'opération n'a pas eu lieu», nous diront des protestataires. Cette opération prévoyait effectivement le relogement de 1 600 familles à Boukhadra 3, à Sidi-Amar et à Bouzaâroura. Cependant, elle traîne depuis. A l'époque, certains liaient cela à des retards dans la viabilisation des cités nouvelles devant abriter ces familles, alors que d'autres sources crédibles faisaient part d'un ordre venu d'«en haut» pour stopper l'opération. Elles le liaient à la consultation électorale de la présidentielle, afin, disent-ils, de «mobiliser le maximum de votants pour le candidat du pouvoir». Et ce n'est pas le démenti du wali d'Alger qui avait infirmé avoir recommandé aux habitants des bidonvilles de la capitale de voter d'abord, pour bénéficier de logements ensuite, qui changera quoi que ce soit à cette pratique antidémocratique.