S'il est vrai que l'année 2014 était celle de tous les enjeux notamment politiques (les élections présidentielles, consultations pour la révision de la Constitution, les rencontres pour le changement et la transition...), sur le plan socio-économique, les Algériens ont été tous marqués par ces annonces-décisions, prises en grande pompe par le gouvernement. Celles-ci visent, selon le discours officiel, l'amélioration du vécu des citoyens (retour de la formule Aadl, recrutement massif dans la fonction publique...). Toutefois 2015, l'année qui devrait être celle de la concrétisation des différentes promesses, s'annonce, sur fond d'incertitude, et ce depuis la chute des prix du pétrole. Telle une fausse note, la baisse des prix de l'or noir qui a mis à nu la vulnérabilité et la dépendance de l'économie algérienne à la rente pétrolière, seule source financière du pays, a jeté quelques brins de suspicion quant à la réalisation des différents projets annoncés. En attendant, quelques mesures impacteront d'ores et déjà le vécu des Algériens. Morceaux choisis... Salah Benreguia - Alger (Le Soir) Augmentation des prix des cigarettes.... L'une des mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2015, les prix des cigarettes connaitront, dès le début de l'année en cours, une augmentation. Les taxes et impôts sur le tabac seront élevés de 10% ce qui induira une augmentation des prix allant d'un (1) dinar à 12 dinars. A titre indicatif, les prix du paquet Marlboro fabriqué par la Staem passera de 150 DA à 162 DA, le paquet de Rym de 85 dinars à 89,8 dinars. ... et du timbre fiscal du passeport biométrique Tous les Algériens, du moins ceux qui veulent effectuer des voyages à l'étranger, devront payer beaucoup plus afin d'établir leurs passeports, désormais de type biométrique. La décision de revoir à la hausse la taxe concernant le timbre fiscal du passeport biométrique, est l'une des mesures qui touchera directement les citoyens dès cette année. Longtemps fixé à 2 000 DA, le timbre du passeport biométrique coûtera 1/3 du SNMG, soit 6 000 DA. Si, pour les pouvoirs publics, ladite augmentation est justifiée par «l'augmentation de la durée de validité de ce document de voyage, prolongée jusqu'à dix ans», il n'en demeure pas moins que le montant exigé est jugé trop élevé. Il faut juste voir le «rush» qu'ont connu les daïras, les dernières semaines de l'année écoulée. En effet, les citoyens se sont pressés d'établir ce document de voyage avant l'application de cette mesure prise également dans le cadre de la loi de finances pour l'exercice en cours. Abrogation de l'article 87-bis ou la bonne nouvelle de 2015 pour les travailleurs Pour l'exercice 2015, c'est l'une des bonnes nouvelles pour les milliers de travailleurs : l'article 87 bis de la loi n°90-11 du 21 avril 1990, relative aux relations de travail, est abrogé et consacré dans la loi de finances de 2015. Cette décision prise dans le cadre de la 16e tripartite permettra l'augmentation des salaires de milliers de travailleurs, notamment dans le secteur public. Cette mesure sera couverte dans la mesure où le budget de fonctionnement intègrera également, un montant de 310,5 milliards de dinars de provision groupée couvrant notamment l'incidence de la révision de la définition du SNMG. Réception de logement Aadl : 2015 sera-t-elle la bonne ? Si l'année 2014 était celle de toutes les espoirs depuis le retour de la formule location-vente pour l'acquisition de logement via notamment l'agence AADL, il n'en demeure pas moins que l'année en cours, serait, logiquement, celle de la réception de logements. A se référer aux différentes déclarations rassurantes du ministre de l'Habitat, l'année 2015 sera celle de la réception des logements. Même si le gouvernement tente de rassurer les milliers de souscripteurs quant à la réalisation des logements via cette formule dans les délais impartis, pour le citoyen, le cauchemar de l'épisode 2002 demeure dans tous les esprits... Attendons pour voir. Retour du crédit à la consommation en 2015 Au chapitre des bonnes nouvelles, les Algériens, verront le retour du crédit à la consommation, après un gel de plusieurs années (cette mesure était prise dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009. Si, à bien des égards, le retour du crédit à la consommation permettra aux ménages d'acquérir, tel que décidé par les pouvoirs publics, uniquement les produits fabriqués localement (afin d'encourager la production nationale), l'application de cette décision est tributaire de la mise en place de la centrale des risques au niveau de la Banque d'Algérie. 3% d'inflation en 2015 Sur le plan macroéconomique, le gouvernement a tablé, pour le compte de l'exercice 2015, sur un taux d'inflation à 3% alors qu‘il était de 3,5% en 2014 et maintenu inchangé le prix du baril de pétrole brut à 37 dollars. Par ailleurs, et dans le cadre de la loi de finances 2015, le gouvernement a tablé sur une parité monétaire dinar-dollar de 79 dinars pour un dollar durant 2015 contre 80 dinars pour un dollar dans la loi de finances de l'année en cours.