Dimanche, jour de la reprise après la fin des vacances d'hiver, la ministre de l'Education nationale, Noria Benghebrit, a passé la journée à sillonner la wilaya de Aïn Defla effectuant une série de visites des établissements de l'enseignement secondaire en priorité pour prendre le pouls du secteur éducatif. Lundi, c'était toute la wilaya de Chlef de recevoir l'envoyée du gouvernement. Répondant aux questions des journalistes au sujet de la formation des enseignants nouvellement recrutés, sans expérience, sans ce savoir «apprendre à apprendre», sans aucun bagage pédagogique, sans connaissance de la psychologie de l'enfant et de l'enfance, avec seulement une attestions de licence et a qui après un court entretien avec un jury, se sont vu confier des classes d'enfants, des enfants qui seront les hommes de demain, la ministre a évoqué un plan pour une réémergence d'instituts de formation continue pour les nouvelles recrues. «Nous sommes en train de prospecter le terrain pour récupérer des structures et éventuellement en construire de nouvelles», tout en ne déniant pas ce manque de formation mais en rappelant que des mini-formations d'une semaine ont été mises sur pied à la rentrée d'octobre à travers toutes les wilayas du pays. D'autres formations ont eu lieu durant ces dernières vacances d'hiver mais la wilaya de Aïn Defla n'en a pas bénéficié pour des raisons inexpliquées. A ce sujet, il faut le rappeler, le prédécesseur de la ministre avait été questionné sur les motivations qui avaient induit la fermeture des instituts de technologie de l'éducation. La question lui a été posée au niveau du lycée Abdou de Miliana lors d'une de ses visites en 2007. On se rappelle qu'il avait répondu : «C'est une honte que de garder de tels instituts ouverts alors que tous nos enseignants sont titulaires maintenant d'une licence», les retombées d'une telle décision font qu'aujourd'hui des milliers d'enseignants se trouvent désarmés face à ces élèves qui ont soif d'apprendre et que leurs maîtres et maîtresses en plein désarroi ne savent pas comment répondre de la manière la plus judicieuse à leurs attentes. La ministre a pris la décision de réaliser à Aïn Defla un centre médico-social pour les travailleurs du secteur de l'éducation, le premier du genre dans le pays et ce, dit-elle, à la demande d'une forte demande des travailleurs. Il sera réalisé en 4 mois au niveau du lycée Malek-Bennabi sur une assiette comportant un internat désaffecté depuis des années. Questionnée au sujet d'une rumeur semée par des voix malintentionnées faisant état d'une mesure qui verrait certains des enseignants nouvellement recrutés faire l'objet d'une éviction, Noria Benghebrit a été formelle en répondant : «Cette rumeur est sans fondement et nous ne recrutons pas des enseignants pour les renvoyer ensuite.» Par ailleurs lors de l'exposé qu'il a lu sur la situation du secteur, en présence du chef de l'exécutif de la wilaya, du P/APW et des représentants des autorités civiles et militaires, le directeur s'en est pris à la presse en concluant son exposé par «le secteur de l'éducation se porte bien malgré ce qu'a pu rapporter la presse». Un propos qui a paru mal approprié, un jugement incongru pour lequel il n'est pas mandaté. Dans la wilaya de Chlef, la ministre a pu relever un grave déficit dans le domaine de la réalisation car nombre de structures construites l'ont été dans le cadre du remplacement du préfabriqué, mais que les structures en préfabriqué sont toujours là pour combler le déficit. «Il faudra qu'on en discute à un haut niveau», a déclaré la ministre selon un confrère.