La rentrée sociale est officiellement pour aujourd'hui. Dimanche prochain, 6 septembre, c'est la rentrée scolaire. La capitale va renouer avec le rythme infernal des embouteillages. Les nombreuses mesures prévues pour fluidifier la circulation peinent toujours à se concrétiser. Le gouvernement semble impuissant devant la congestion routière. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La rentrée sociale rime incontestablement avec circulation routière. La capitale, qui a connu un semblant de fluidité durant ce mois d'août renouera, à partir de demain, avec les embouteillages. Des routes chargées, des bouchons au niveau de toutes les ruelles, klaxons, des automobilistes impatients et furieux... l'enfer reprend sur les routes avec la rentrée. Alger va reprendre désormais avec le rythme des embouteillages à toute heure de la journée. Le gouvernement ne cesse d'annoncer la mise en place de mesures pour décongestionner Alger, mais aucune solution n'a encore vu le jour. Près de 4 millions de véhicules transitent quotidiennement par Alger et ses environs, alors que la capitale est conçue pour 100 000 véhicules par jour. Selon les spécialistes, Alger ne dispose que de 4 à 5 feux tricolores, pourtant, il y a déjà 25 ans, les pouvoirs publics ont promis la réalisation de 100 carrefours avec des feux rouges. Il y a plus d'une année, Amar Ghoul, ministre des Transports à l'époque, promettait 500 carrefours équipés de feux rouges. Il est également question de la réalisation en cours de 5 grands parkings intramuros et de plusieurs autres parkings et aires de stationnement à la périphérie de la capitale, outre la réorganisation des divers modes de transports collectifs et en commun. La Direction des transports de la wilaya d'Alger, de son côté, a annoncé depuis plus deux années de l'installation d'un centre de régulation de la circulation. Il devait régler le problème de la circulation, avertir sur les accidents et les bouchons, mais il n'est toujours pas opérationnel. En attendant, deux projets de parkings ont été timidement concrétisés. Les parcmètres, notamment dans la commune d'Alger-Centre et le projet des parkings intelligents dont le projet-pilote a été réalisé par la commune de Sidi-M'hamed et qui peine aussi à se généraliser. L'appel à la révision du plan de transport, qui n'a pas été revu depuis 2004, n'a pas eu de réponse. Parmi les recommandations des assises du transport : le recours au transport maritime dans les villes côtières. Des lignes maritimes doivent relier ainsi les villes d'Alger Boumerdès, Zeralda et Tipasa. Selon M. Mohamed Lazouni, expert en circulation routière, la navette maritime entre El Djamila (ex-la Madrague) est une sorte de «manège pour adultes». Au départ, dit-il, cette navette devait desservir le côté Est de la capitale, entre la Pêcherie et Tamentfoust. «Au dernier moment, les pouvoirs publics se sont rendus compte qu'il n'y a pas de quai d'accostage», a-t-il indiqué. Selon lui, Alger «ne dispose pas de plan de transport cohérent et global. Chaque commune décide de son plan et il n'y a aucune harmonisation entre les 57 communes d'Alger et ce n'est plus possible», a-t-il souligné. Pointant du doigt les sens uniques et sens interdits, décidés anarchiquement, ce spécialiste estime qu'il n'existe pas de circulation sur Alger, mais «une cacophonie». De plus, d'après les estimations, environ 90% des ruelles sont en double sens à Alger. Tandis qu'ailleurs, en France par exemple c'est le contraire, 90% des ruelles sont à sens unique. «Les pouvoirs publics mettent des plans de transports (le transport de voyageurs en bus) et pensent avoir mis en place des plans de circulations (transport des automobilistes)», dit Lazouni qui propose la mise en place d'un plan de transport pour le transport des voyageurs, un plan de transport de marchandises, un plan de circulation pour les automobilistes, un plan pour les piétons et un plan de stationnement. «Tout cela devra faire l'objet d'un plan harmonieux que des bureaux d'étude internationaux peuvent faire, mais tous ces plans aussi nécessitent des feux rouges intelligents qui gèrent eux-mêmes la circulation.»