Du nouveau dans l'affaire du site berbéro-romain d'Allaghen, dans la daïra de Tazmalt : selon un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le ministère de la Culture a réagi à la mobilisation de la société civile suite à la profanation du monument par une entreprise chinoise. Après le mouvement de protestation initié par les habitants d'Allaghen contre la destruction partielle du site Tablazt-Tazmalt, la maison de la culture de Béjaïa a dépêché lundi une commission qui a transmis au ministère de la Culture un état des lieux complet sur la situation. La tutelle a donc envoyé avant-hier une autre commission composée de quatre membres dont le directeur de la protection du patrimoine au niveau du ministère. Toujours selon le communiqué, ce responsable a fait savoir aux citoyens présents sur les lieux qu'il a été décidé «l'arrêt définitif des travaux et la constitution d'une commission ministérielle spécialisée dans l'identification et la protection des sites archéologiques qui aura pour tâche urgente l'identification du site et sa délimitation pour d'éventuels travaux de fouille». Par ailleurs, le collectif citoyen d'Allaghen, représenté par M. Djamal Arezki, dément l'opposition des habitants au projet de la pénétrante autoroutière Ahnif-Béjaïa et précise que l'atteinte au site a été motivée par le prélèvement du tuf pour le revêtement de l'autoroute, ce qui a soulevé l'ire de la population qui estime qu'on «peut bien trouver ce matériau ailleurs que sur un site de cette importance». Pour rappel, Tablazt-Tazmalt est un monument berbéro-romain d'au moins 2500 ans et renfermant des trésors archéologiques inestimables. Sa profanation a eu lieu la semaine dernière lorsqu'une entreprise chinoise a procédé à la destruction d'un mur en pierres taillées et la dispersion de pièces antiques, ce qui a incité les citoyens d'Allaghen à se déplacer sur les lieux et à réclamer l'arrêt des travaux. Ces derniers ont vraisemblablement été autorisés par un représentant de l'APC de Tazmalt et le directeur de l'Agence nationale des autoroutes selon un procès-verbal présenté par les Chinois. La décision du ministère de la Culture augure cependant un dénouement heureux malgré des dégâts qualifiés «d'irréversibles» par le collectif qui déclare, par ailleurs, rester vigilants et mobilisés jusqu'à la concrétisation des promesses de la tutelle.