Qu'il s'agisse du médicament, des véhicules, des céréales ou des laits, les Douanes algériennes font état d'une baisse assez conséquente de la facture des importations durant les onze premiers mois de 2015. Cherif aceur - Alger (Le Soir) - Rendues publiques hier, des données du Centre national de l'Informatique et des statistiques (CNIS, relevant des Douanes algériennes) démontrent des baisses importantes des factures d'importations de plusieurs produits, durant les onze premiers mois de 2015 par rapport à la même période de 2014. Recul des achats de médicaments à usage humain Ainsi, les importations des produits pharmaceutiques ont reculé à 1,74 milliard de dollars sur les 11 premiers mois de l'année 2015 contre 2,28 milliards sur la même période de l'année 2014, soit une baisse de 23,47%. Les quantités importées ont également connu une baisse mais à un moindre rythme en s'établissant à 24 061 tonnes contre 27 959 tonnes (-13,94%). La baisse en valeur des importations a concerné l'ensemble de la composante des produits pharmaceutiques tandis que le recul des quantités importées a touché seulement les médicaments à usage humain. La facture des médicaments à usage humain (95% de la facture globale des importations des produits pharmaceutiques) s'est chiffrée à près de 1,65 milliard de dollars contre 2,18 milliards de dollars (-24,2%). Les quantités importées sont passées à 21 962,54 tonnes contre 26 255,2 tonnes (-16,35%). Les importations des produits parapharmaceutiques se sont établies à 59,75 millions $(1.462,63 t) contre 61,53 millions $ (1.218,69 t), soit une baisse de 2,89% en valeur et une hausse de 20% en quantité. Quant aux médicaments à usage vétérinaire, leurs importations ont atteint 27,22 millions de dollars (635,72 tonnes) contre 31,31 millions de dollars (485 tonnes), soit un recul de 13% en montant et une hausse de 31% en quantité. Moins d'achats de matériaux de construction Autre baisse à relever pour la même période de 2015, celle de la facture d'importation de matériaux de construction. Cette facture a en effet nettement baissé pour s'établir à 2,254 milliards de dollars contre 3,105 milliards de dollars pour les 11 premiers mois de 2014. Ce qui représente une baisse de 27,4% en valeur. Reculant à un rythme lent de l'ordre de 1,92%, les quantités importées se sont établies à 9,66 millions de tonnes contre 9,85 millions de tonnes entre les deux périodes de comparaison. La baisse du montant des importations en valeur a concerné l'ensemble de la composante des importations de ces matériaux : ciments, bois, produits en céramique, fer et acier. A l'exception des ciments, les importations des trois autres matériaux ont également connu une baisse en volume. La facture des importations des ciments (non pulvérisé, portland, alumineux, hydraulique...) a atteint 420,53 millions de dollars (5,8 mt) contre 509,7 millions de dollars (5,63 mt) entre les deux périodes de comparaison, en baisse de 17,5% en valeur et en hausse de 3% en volume. Les importations de fer et d'acier ont enregistré une plus forte baisse en se chiffrant à plus de 1,22 milliard de dollars contre 1,74 milliard de dollars (-29,86%), tandis que les quantités importées ont diminué à 2,56 mt contre 2,77 mt (-7,6%). Pour les importations de bois, la facture est passée à 570,72 millions de dollars (1,25 mt) contre près de 775,65 millions de dollars (1,39 mt), soit des baisses de 26,42% en valeur et de 10% en volume. Concernant les importations des produits en céramique (briques, dalles, carreaux et autres articles similaires), elles se sont chiffrées à 40,85 millions contre 77,43 millions de dollars (-47,24%), alors que les quantités importées ont été de 43 112,66 t contre 50 253,74 t (-20,18%). Le segment véhicule très fortement touché La facture des importations de véhicules a également baissé. Ainsi, elle s'est chiffrée à 3,024 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2015, contre 4,806 milliards sur la même période de 2014, soit une baisse de 37%, a-t-on appris. Le nombre de véhicules importés a connu une baisse quasiment de même ampleur que celle de la facture avec 255 236 unités importées contre 370 549 (-31%). La majorité des importations opérées par une quarantaine de concessionnaires exerçant sur le marché national a enregistré une tendance baissière, en particulier celles européennes, notamment françaises et allemandes, qui ont connu une baisse en valeur et en nombre. Les importations des véhicules par des concessionnaires de marques chinoises ont, par contre, enregistré des hausses notables entre les deux périodes de comparaison, allant jusqu'à une augmentation de 128% même si la facture et la quantité importée sont largement inférieures par rapport à celles des voitures européennes. Les achats de laits également moins importants Autres diminutions sensibles, celles des biens alimentaires importés. En effet, la facture d'importation de lait a chuté de plus de 45% sur les 11 premiers mois de l'année 2015 par rapport à la même période de 2014, alors que les quantités importées ont diminué de seulement 5%. La facture des importations du lait en poudre, crèmes de lait et matières grasses laitières, utilisées comme intrants dans la filière laitière, a atteint 1,008 milliard de dollars contre 1,84 milliard à la même période de 2014 (-45,22%). Les quantités importées ont diminué de 5,09% pour s'établir à 351 728,48 tonnes contre 370 602,68 tonnes. Idem pour les sucres Il en est de même pour le sucre. En effet, les importations de sucre ont reculé de plus de 20% en valeur et de plus de 6% en volume durant les onze premiers mois de l'année 2015 comparativement à la même période de 2014. De janvier à fin novembre, les importations de sucre (de betterave brute, de canne à sucre, sirop de lactose et lactose à l'état solide) ont diminué à 654,68 millions de dollars contre 825,15 millions (-20,66%) entre les deux périodes de comparaison. Les quantités des importations de sucre ont atteint 1,71 million de tonnes contre 1,83 million de tonnes (-6,62%). Moins d'importation de céréales La tendance baissière concerne également les importations de céréales (blés, maïs, orge). Celles-ci ont ainsi enregistré une baisse de la facture de près de 5% mais avec une hausse de près de 8,5% pour les quantités importées sur les 11 premiers mois de 2015 par rapport à la même période de 2014. Ces importations ont baissé à 3,13 milliards de dollars contre 3,29 milliards (-4,85%) entre les deux périodes de comparaison. Quant aux quantités importées, elles ont été de 12,31 millions de tonnes contre 11,35 millions de tonnes (+8,45%). La facture des importations des blés (tendre et dur) a légèrement reculé en passant à 2,18 milliards de dollars contre 2,19 mds (-0,68%), mais les quantités ont augmenté pour atteindre 7,62 millions de tonnes contre 6,84 millions de tonnes (+11,48%). Les achats de blés moindres en quantités Par catégorie de blés, la facture des importations de blé tendre est restée quasi-stable avec 1,478 milliard contre 1,475 milliard, mais pour des quantités de 6,08 millions de tonnes contre 5 millions de tonnes (+21,5%). De janvier à fin novembre, la facture du blé tendre a représenté près de 68% des importations des blés et 47% de la totalité des importations des céréales. Pour les importations de blé dur, la facture a atteint 703,04 millions contre 720,95 millions (-2,49%) alors que le volume importé a baissé à 1,54 million de tonnes contre 1,83 million de tonnes (-15,8%). Les importations de blé dur ont représenté 22,46% de la facture globale des céréales importées durant les 11 premiers mois de 2015. Ainsi, la quote-part des blés dans la facture d'importation des céréales a été de 69,46% durant cette période. Pour le maïs, les importations se sont chiffrées à 795,36 millions de dollars contre 913,9 millions (-12,97%), pour une quantité de 3,99 millions de tonnes contre 3,8 millions de tonnes (+5,1%). Concernant l'orge, l'Algérie a importé pour 155,04 millions contre 181,2 millions (-14,43%), avec une quantité de 692 506,26 tonnes contre 712 469,8 tonnes (-2,8%).