Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) regrette la non-prise en charge dans le projet de la nouvelle Constitution de l'une de ses doléances phares exprimées à deux reprises dans le cadre des concertations y afférentes. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il s'agit de la sécurité alimentaire sans quoi, a-t-il estimé, hier, au forum du quotidien DK News, «la souveraineté et l'indépendance nationales n'ont aucun sens». «La sécurité alimentaire et donc l'agriculture en général sont les garants de la pérennité de l'Etat et d'une place dans le concert des nations.» Mohamed Alioui qui, visiblement, en avait gros sur le cœur, déçu qu'il est par la situation peu reluisante de l'agriculture dans le pays. Un état des lieux empreint d'une multitude de freins et de contraintes souvent loin d'être anodins. Car, pour lui, «tout est fait pour encourager l'importation, regrettant que le béton ait ‘‘avalé'' des plaines entières, à l'image de la Mitidja dont ne restent encore que 20% de terres agricoles». Des contraintes dont notamment les actes de concessions agricoles dont 30% des agriculteurs sont encore en attente du bénéfice du fait de la bureaucratie. Il y a également, a révélé le patron de l'UNPA, la protection de la production agricole qui n'est pas garantie. Et de faire part, dans ce sillage, d'un énorme surplus de production, l'année dernière, en huile d'olive, de pomme de terre et de miel, voire même de tomate. Il a exhorté, pour ce faire, les pouvoirs publics à «pérenniser» la fameuse opération expérimentée durant le mois de Ramadhan écoulée quand les agriculteurs ont eux-mêmes assuré la vente aux consommateurs de leurs produits avec l'effet notable sur leurs prix. Ceci à travers la réservation d'espaces dans les marchés de gros et de détail aux agriculteurs. Et d'avertir que d'ici fin février prochain, ce ne sont pas moins de 400 000 quintaux de pomme de terre, stockés depuis près de 5 mois, qui risquent d'être perdus faute d'écoulement. Affirmant avoir sollicité le FCE pour l'encourager à investir dans le créneau de l'agroalimentaire pour absorber l'excédent de production agricole, voire même dans l'agriculture, le secrétaire général de l'UNPA lâchera, ironique : cette organisation «n'est visible qu'à la télévision, pour le concret». Pour ce qui est du million d'hectares de terre à irriguer, Alioui regrette que le projet soit, dix-huit mois après, encore au stade des études. Il avoue ne pas être au courant que 25 000 ha soient déjà disponibles comme l'a annoncé l'avant-veille le ministre des Ressources en eau.