Les complications du diabète font l'objet de la campagne de sensibilisation de la Cnas pour ce mois-ci, particulièrement marqué par une forte consommation de produits excessivement gras et sucrés. D'ailleurs, le pied diabétique est l'une de ces complications les plus redoutées autant par les patients que par les médecins traitants. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - En plus des 23 000 salariés de la Cnas activant pour le succès de cette campagne, le directeur général de la caisse, Hassan Tidjani Haddam, a déclaré hier lors d'une journée de sensibilisation, la participation de quelque 3 000 médecins, 10 000 pharmacies conventionnées et un collectif associatif engagé dans la prévention et la lutte contre le diabète. En remerciant l'ensemble de ses collaborateurs, H. Haddam a insisté sur «l'approche citoyenne que développe la Cnas actuellement, en assurant un travail de proximité et de communication, en plus des prestations ordinaires, pour la refonte d'un service public de qualité». Le dispositif de prise en charge complète des diabétiques, à besoins spécifiques ou à mobilité réduite entre autres, est aujourd'hui disponible sur tout le territoire national afin de leur limiter les longs déplacements. Il va de soi pour l'appareillage propre aux diabétiques et pour lequel la Cnas a créé le Sigap (système intégré de gestion de l'appareillage) permettant l'automatisation et l'allègement des dossiers à fournir par les patients. Prévenir le pied diabétique Djalal Fatah, directeur général de l'Onaaph (Office national d'appareillage et accessoires pour personnes handicapées), partenaire de la Cnas, a annoncé des chiffres alarmants en matière d'amputation. Sur les cinq dernières années, parmi les 4 845 nouveaux cas enregistrés annuellement, 900 à 950 subissent une amputation dont 80% de ces cas sont liés au diabète. En effet, le pied diabétique est une complication qui peut vite tourner au drame. Que ce soit sur le plan personnel, familial ou socioprofessionnel, une amputation est toujours très dure à vivre psychologiquement puis physiquement également puisqu'elle réduit les capacités de mobilité de l'individu. Toutefois, il y a lieu de savoir que la mise à l'écart de ce type de complications est relativement simple si l'on cesse de négliger les effets du diabète. A rappeler qu'en plus d'être chronique, il s'agit là d'une pathologie mortelle, un détail que l'on oublie souvent. Elle est la cause de 6 à 40% de la mortalité dans les pays en voie de développement. Autre chose que l'on omet tout autant est la place de la prévention. Le professeur Nora Soumeya Fedala a, tout de même, précisé qu'un dépistage précoce du pied diabétique peut éviter 50% des amputations. Et ce, grâce à «la prévention antibiothérapique et à la consultation podologique qui s'applique malheureusement, peu en Algérie malgré son efficacité». Par ailleurs, si le diabétique détecte une quelconque déformation ou une sécheresse particulière des pieds, il est conseillé de consulter son médecin traitant en urgence afin d'éviter d'autres complications. Mais la prévention en amont de ces effets commence par «le port de chaussures et semelles orthopédiques adaptées». Elles sont faites sur mesure à moins de 5 000 DA à l'Onaaph et totalement prises en charge par la Sécurité sociale, nous a-t-on confirmé. Le diabète et le jeûne Le jeûne peut vite aggraver lourdement le déséquilibre glycémique chez les diabétiques vulnérables en engendrant des hypoglycémies ou des déshydratations importantes, a prévenu le professeur. La rupture du jeûne est susceptible d'être encore plus fatale pour eux puisqu'il provoque systématiquement une hypertension et une forte hyperglycémie allant jusqu'au coma. Ces risques sont plus pesants s'agissant du diabète de type 2 constituant «une pathologie cardiométabolique» donc, naturellement, complexe. Avec l'augmentation des cas de diabète, la prévention commence par revoir tout mode alimentaire excessivement riche en gras et sucres ainsi que les facteurs de précarité en épousant un mode de vie plus sain et des habitudes alimentaires plus équilibrées.