Le Ramadhan s'installe cette année comme ces dernières en plein été. L'abstinence quotidienne est de dix 17 heures environ pour quelque 7 heures pendant lesquelles il est permis de se nourrir. L'été est synonyme de chaleur et parfois de canicule. Malade ou pas, des dispositions doivent être prises pour éviter un déséquilibre lié particulièrement à la déshydratation et ses redoutables complications. Pour le patient, le problème essentiel c'est de gérer sa consommation en médicaments pendant une période aussi courte sans porter atteinte à l'observance, c'est-à-dire au respect de la prescription ordonnée par le médecin. Habituellement cette période s'étale sur toute la journée et même une partie de la nuit. En dehors du Ramadhan cette prescription suit le rythme des repas que sont le petit-déjeuner, le déjeuner (midi) et le dîner ou souper et parfois même le moment des collations nécessaires pour certains malades (10 heures-16 heures). Pendant ce long mois sacré, on constate parfois une altération de l'efficacité du médicament due à un problème d'observance, le patient ne respecte pas la prise normale. Il est utile de guider le patient par ce qui suit, pour l'aider à respecter sa consommation et lui éviter des complications. Premier cas Si la prise est unique (un seul médicament) et que l'état général du patient le permet, évidemment avec l'accord de son médecin, le médicament est pris juste après la rupture du jeûne. Deuxième cas Le malade est soumis à une double prise. Le deuxième médicament est consommé juste avant l'aube. Troisième cas Si la prise est multiple, le patient doit s'entendre avec son médecin qui va lui conseiller des médicaments à prise unique et à libération prolongée. Quatrième cas Si le patient souffre d'une pathologie multiple-diabète (non insulino dépendant), hypertension-hyperlipidémie par exemple, et que si pour chaque maladie le médicament est à prise unique (une seule dose), et si l'état général le permet, le jeûne est possible. Cinquième cas Le malade est diabétique sous insuline, le jeûne dans ce cas n'est pas recommandé. L'insuline est une hormone secrétée par le pancréas. Elle diminue le taux de glucose dans le sang. Son insuffisance ou son absence provoque le diabète. L'insuline permet de fixer le glucose dans les cellules qui vont alors produire l'énergie dont l'organisme a besoin. Son déficit entraîne, outre une augmentation de la glycémie, une fonte des cellules musculaires, une augmentation de l'envie d'uriner, donc une déshydratation qui n'est pas compensée par les apports liquides. Malaise, vomissements, troubles cardiaques et éventuellement coma sont les ultimes complications en cas de non-assistance. Sixième cas Pour les diabétiques soumis à un traitement oral et qui sont polymédiqués, c'est-à-dire n'équilibrent leur diabète qu'avec des fortes doses de médicaments hypoglycémiants, l'ajustement thérapeutique ne peut pas être obtenu. Tout diabétique pour lequel le jeûne est permis doit se soumettre à une surveillance stricte de sa glycémie. Tout résultat de la glycémie inférieur à 0,60 gramme par litre doit faire cesser obligatoirement le jeûne. Cette chute est dangereuse. Parmi les signes qui font craindre l'hypoglycémie : maux de tête, sensation de froid, diminution de la vue, somnolence, trouble du comportement de type agressif, confusion mentale. Prendre immédiatement du chocolat, une boisson sucrée, du sucre. Si le patient est autorisé jeûner, des conseils nutritionnels sont utiles Les deux repas (shor et ftor) doivent contenir des céréales. Ce sont les sucres lents. Riz, blé, légumes secs. Il faut réduire la consommation en sucreries et en fritures. Boire de l'eau. Servez-vous fruits, légumes et laitages. Retarder le plus possible le moment du shor. ÒPour les habitués à pratiquer de l'exercice physique, le faire après le ftour. Eviter de faire du sport à l'approche du ftour. La déshydratation, pendant cette période chaude, peut entraîner des effets graves pour la santé. Dans certaines pathologies, le jeûne peut être bénéfique. Il repose le corps s'il est pratiqué convenablement sans excès alimentaires. Avec l'accord du médecin traitant, certains cardiaques, sans autre pathologie associée, peuvent observer le jeûne et se permettre de jeûner de temps en temps en dehors du mois sacré. Cela les fait maigrir et améliore par conséquent la dynamique cardiaque, fait baisser le taux de mauvais cholestérol (LDL) et celui des triglycérides responsables de l'obstruction des vaisseaux. Avant de conclure, il est utile de préciser que jeûner n'empêche pas de se soigner. Pendant le jeûne certains modes d'application de médicaments sont permis : les collyres (gouttes pour les yeux), les gouttes pour les oreilles, les gouttes nasales et gargarismes en évitant d'avaler, le dentifrice et les bains de bouche et les injections intramusculaires et sous-cutanées, les crèmes pour le corps et le visage. Un clin d'œil solidaire pour nos concitoyens qui s'adonnent à un travail de force Ouvriers du bâtiment, travailleurs sur la voirie, conducteurs de poids lourds et de transports en commun, agriculteurs... des heures aménagées les éloignant de la canicule sont indiscutables. Pour les conducteurs de transports en commun, le temps de pause doit être allongé. Le Ramadhan est une grande occasion pour nous de consommer sobrement pour sauvegarder notre capital santé. Joyeux Ramadhan !