Investissements, modernisation, développement — souvent en association avec le secteur public — et bonnes relations avec les institutions locales et la population de Corso. Ce sont les principales idées qu'a développées, lors d'une conférence de presse, Gianluca Guarischi, gérant unique de l'entreprise Inalca/Algérie laquelle a été créée à la suite de l'acquisition des actifs de l'Enafroid en association avec des partenaires algériens. Elle est par la suite intégrée au Groupe international italien Cremonini (4,5 milliards d'euros de CA) spécialisé dans les viandes et les dérivés. Le groupe Cremonini détient 70% d'Inalca/Algérie et la partie algérienne, qui assurait la gérance jusqu'en 2015, est en possession des 30% restants. La résolution du CPE de 2007 imposait aux repreneurs associés, la préservation des 46 emplois existants, l'investissement de 34 milliards de centimes et de créer 109 nouveaux postes de travail. L'actionnaire majoritaire fait, à ce propos, le constat négatif «nous sommes un groupe important dans le marché mondial de la viande et des dérivés. Nous ne pouvons pas nous contenter d'un chiffre d'affaire de 15 millions d'euros l'an. Nous avons beaucoup d'ambitions dans le marché algérien. Nous voulons travailler. Après 10 ans de stagnation, nous avons dès lors décidé de reprendre les choses en mains», assène le nouveau gérant. Le secrétaire général de la section syndicale présent à cette conférence approuve et apporte son soutien au plan de redressement. L'actionnaire majoritaire a donc installé un gérant unique pour relancer cette entreprise. Est-ce que le changement est conforme au cahier des charges signé lors de la reprise des actifs de l'Enafroid ? C'est la question que nous avons adressée au conférencier. Ce dernier nous a exhibé l'original du nouveau registre du commerce avant de dire : «Notre démarche ne souffre d'aucune anomalie vis-à-vis de la loi algérienne.» Sur sa lancée, il nous a précisé qu'il compte demander un audit comptable, financier et organisationnel des 5 dernières années afin de lancer les nouveaux projets sur de bonnes bases. Durant sa conférence, Guarischi n'a eu de cesse de répéter qu'il n'est pas en Algérie pour polémiquer ou pour répondre à des attaques de certains mais pour lancer sur les rails une entreprise qui dispose d'équipements fonctionnels et un potentiel économique conséquent dans un marché où la demande est en constante évolution au plan quantitatif et qualitatif... Collaboration avec le secteur étatique et le système de congélation IQF Comme preuve de la bonne volonté d'investir durablement en Algérie, le nouveau patron de l'ex-Enafroid énumère les projets en cours. Un projet validé par l'Andi pour 8,5 millions de dollars est en cours de réalisation au sein du complexe de Corso (30 000 m3 de froid). Cette nouvelle chaîne de production utilisant le système de congélation IQF (congélation sans durcissement du produit) — cas unique en Afrique —, produira des hamburgers, viande hachée, boulettes et merguez. La main-d'œuvre, exclusivement algérienne, sera formée par des experts italiens. «Nous disposons d'un savoir-faire en matière de sécurité des produits et de traçabilité qui nous permettent de mettre sur le marché algérien des produits sûrs et de contribuer à la stabilisation du marché des viandes», dira le nouveau gérant qui s'est engagé à réhabiliter les chambres froides du complexe de Corso pour mettre sur le marché de cette filière 25 000 m3 pour les wilayas de Boumerdès et Alger. Plus important, Inacla/Algérie, nous apprend Guarischi, a signé une convention avec le Groupe étatique Proda et une entreprise publique de viande, récemment créée, pour mettre en place un réseau d'abattoirs, d'unités de stockage, de conditionnement et de commercialisation de viandes et dérivés «en vue de participer à la stabilisation du marché algérien».